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La ville de Voiron dispose d'un hôpital flambant neuf, mais à l'intérieur... Personne ou pas grand monde. Les soignants ne sont pas assez nombreux et les services sont forcés de fermer temporairement, régulièrement, les uns après les autres. Les urgences ont ainsi, en novembre dernier, refusé des patients, la nuit, pendant près d'une semaine.
Pour recevoir des soins, il faut transporter les malades à Grenoble, à 25 km de là. "Si on a un AVC à 21 h à Voiron, on a bien plus de chances de mourir qu'ailleurs" soulève Michel Szempruch, membre du collectif Voironnais pour la santé, jeune organisation qui a vu le jour après des mois de disfonctionnements. Parallèlement, les malades souffrant, par exemple, de cancers ont vu leurs rendez-vous retardés, déprogrammés avec les lourdes conséquences que cela implique.
Manque d'organisation, situation exceptionnelle ou contexte inédit, on pourrait croire à un cas isolé. Pourtant, depuis l'automne 2021, les établissements de santé sont de plus en plus nombreux à connaître les mêmes difficultés, comme à la Clinique des Cèdres, à Grenoble, pour ne citer qu'elle.
L'hôpital public va mal et cela ne date pas de 2020, de la pandémie. Partout, en France, des directeurs d'établissements interpellent les gouvernements successifs depuis des années. La situation était compliquée, elle est désormais catastrophique. Pour Michel Szempruch, les facteurs sont multiples "on a moins de médecins formés depuis les années 1970/80, des coupes budgétaires et depuis le covid le personnel est épuisé".
Les soignants après deux ans de crise forte et des années de tensions n'ont récolté que nos applaudissements, selon le collectif voironnais "il y a eu un Ségur, il y a eu des miettes, données pour apaiser les tensions, mais rien de suffisant".
Alors que le bateau prend l'eau de toutes parts, il semble difficile de simplement colmater les brèches, surtout les plus anciennes, beaucoup plaident pour un changement, un vrai, une refonte du système.
"A l'origine, la sécurité sociale a été créée pour que chacun puisse avoir accès à des soins adaptés. Aujourd'hui, on construit des cliniques privées, elles marchent, mais ne sont accessibles qu'à ceux qui peuvent les payer" explique Michel Szempruch qui craint une privatisation de l'offre de soins "Nous croyons, nous, en l'hôpital public celui pour lequel chacun cotise, à la hauteur de ses moyens".
"On nous a longtemps dit que nous vivions dans le pays ayant l'un des meilleurs accès aux soins de la planète, nous, on a le sentiment de vivre comme un pays du tiers-monde. Il faut écouter les soignants et repenser un système de soin juste, équitable et pérenne". Michel Szempruch, membre du collectif voironnais de la santé.
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