Jeune diplômée en études européennes, Camille Tilak travaille à l'Institut Jacques Delors/Académie notre Europe. Elle participe au synode en tant que jeune engagée en politique, notamment sur les affaires européennes et représentante de la culture. Lorsque l'invitation lui a été adressée, elle a tout de suite dit oui : "je participe à ce pré-synode en tant que non-croyante. C'est d'abord ma curiosité qui m'a appelée... je n'ai jamais eu accès à ce genre de réflexion, donc j'ai dit oui tout de suite parce que je pense que les religions sont un aspect à prendre en compte dans la société actuelle, surtout quand on est engagé en politique".
Dans l'histoire de Camille, la religion n'a jamais été présente. A l'école laïque, explique-t-elle, "la religion est un peu un tabou". Elle n'a jamais eu l'occasion de connaître les religions: "dans ma vie sociale, c'est une question qui reste un peu de côté" explique-t-elle. Et puis, "dans les médias on n'a pas souvent une bonne image de l'Eglise, des stéréotypes sont alimentés quotidiennement et c'est dommage". Elle évoque aussi la stigmatisation des musulmans suite aux attentats. La question de la religion mériterait "d'être plus éclairée" dans la société française affirme-t-elle. C'est pour elle un enjeu d'avenir, une nécessité si on veut sortir de la fragmentation de la société : "je pense que dans la société c'est très important d'effacer la peur. J'ai l'impression qu'il y a un espèce de tabou qui alimente une peur autour de la religion, la peur du fanatisme, de l'extrémisme, alors que ce n'est pas le message originel de la religion, c'est plutôt un message d'unification, de rassemblement des personnes et de paix"
Au pré-synode, Camille est agréablement surprise par le dialogue, l'échange respectueux au sein de son groupe de travail: "on ne se coupe pas la parole". Pour elle, "c'est important de mettre nos idées en commun et de construire quelque chose ensemble". Un désir qu'elle estime partagé par l'ensemble des jeunes qui participent à la réunion pré-synodale : "ce qui domine, c'est l'envie d'appartenir à la création de l'histoire. On voit que la société est en mutation, avec de nombreux enjeux, et on sent une envie de prendre part à ce projet de changement"
Non-croyante au milieu d'une majorité de catholique, Camille dit ne pas se sentir en décallage: "je me suis vraiment sentie aceptée pour tout le monde. Ils ont très bien accueilli le fait d'avoir un avis extérieur parce qu'ils considèrent que c'est important"
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