Primaire écologiste : "L'échec d'Eric Piolle est indéniable"

"Sandrine Rousseau a ringardisé Eric Piolle"

 

Le maire grenoblois faisait figure d'outsider, capable de défier Yannick Jadot et se classait facile second dans les sondages au début du mois de septembre.

Mais il n'en est rien, à l'issue du premier tour, avec 22,29 % des voix, il se fait coiffer au poteau par son principal concurrent (27,70 %) et, plus surprenant, par Sandrine Rousseau (25,14 %) et Delphine Batho (22,32 %). 

L'édile isérois reste sur la touche et abandonne son rêve de porter l'arc humaniste jusque dans la cour de l'Elysée. La douche froide pour celui qui affirmait il y a quelques jours encore "ne pas envisager la défaite". 

Pour Olivier Ihl, professeur de sciences politiques à Science Po, le Grenoblois s'est fait surprendre sur sa gauche "par une candidature éclair qui en moins d'un mois à attirer à elle la lumière, l'attention, celle de Sandrine Rousseau qui, par son analyse et sa vision a ringardisé Eric Piolle".

Le retour en Isère se fait donc dans la douleur pour le maire, dont les opposants locaux se frottent les mains. Le LR Alain Carignon, son principal rival de 2020, a d'ores et déjà remis en cause sa crédibilité d'élu après ces 15 mois de campagne infructueux, menés souvent loin de Grenoble. 

 

? @EricPiolle doit tirer les conséquences de son large désaveu par sa formation politique. #Grenoble abandonnée depuis 1 an ne peut pas être un second choix faute de mieux et attend autre chose de son Maire que d’être une base de repli d’une ambition personnelle démesurée @EELV

— Alain Carignon (@CarignonAlain) September 19, 2021

 

Si la députée Emilie Chalas (LREM) et la sénatrice Frédérique Puissat (LR) ont également ironisé le score d'Eric Piolle, dans les faits, cet échec ne devrait pas impacter son rôle de maire. "Cela n'aura pas d'incidence, chaque scrutin à sa logique" explique Olivier Ihl, "en revanche, on verra quelle incidence cela aura sur les législatives [...] le scrutin de la métropole et celui des primaires, c'est un enchaînement de désillusions qui laissera des traces".

 

Le duel de dimanche s'annonce serré

 

Sandrine Rousseau et Yannick Jadot se retrouveront dès dimanche pour le second tour sans que l'un ou l'autre puisse aujourd'hui faire figure d'ultra favori. Les deux candidats, bien qu'ayant des visions de l'écologie radicalement différentes, se suivent dans les sondages.

À noter que si le succès de Sandrine Rousseau est une surprise, Yannick Jadot, malgré sa première place, a raté la marche : crédité de 69 % des votes dans les sondages le 5 septembre dernier, il n'a récolté que 27 % des voix.

Au sein même de sa famille politique, l'homme qualifié de "macroniste" divise et après son abandon au profit de Benoit Hamon en 2017, dans les couloirs du parti certains aimeraient le voir échouer. 

De leur côté, Eric Piolle et Delphine Batho n'ont pas donné de consignes de votes. 

 

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