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Prospection radar de la basilique de Saint Maximin : le rapport confirme la présence d'une deuxième église
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Prospection radar de la basilique de Saint Maximin : le rapport confirme la présence d'une deuxième église

Un article rédigé par AS - RCF Méditerranée,  -  Modifié le 27 juillet 2021
L'invité du Mag de l'été Résultat de la prospection radar de la basilique de St Maximin 1/2

Vous vous en souvenez peut-être, il y a deux mois, des chercheurs du CNRS scrutaient le sous-sol de la basilique Sainte Marie-Madeleine de St Maximin la Sainte-Baume. On connaît aujourd'hui les résultats de ces recherches. On vous en dit plus...

L'abbé Stéphane Morin, archiviste du diocèse de Fréjus Toulon, Albane Saintenoy, responsable de l'équipe du CNRS et Alain Decanis, maire de Saint Maximin la Sainte Baume, lors de la prospection radar le 31 mai 2021. L'abbé Stéphane Morin, archiviste du diocèse de Fréjus Toulon, Albane Saintenoy, responsable de l'équipe du CNRS et Alain Decanis, maire de Saint Maximin la Sainte Baume, lors de la prospection radar le 31 mai 2021.

A Saint-Maximin la Sainte Baume, dans le Var, le patrimoine religieux est-il plus important que celui connu aujourd’hui ?

Deux mois après, la radiographie menée par des chercheurs du GEOPS, le laboratoire Géosciences Paris-Saclay du CNRS dans le sous sol de la célèbre basilique Sainte Marie-Madeleine livrent enfin leurs résultats. 

S’il doit être encore interprété par les spécialistes, ce rapport est d’ores et déjà un nouvel éclairage sur la genèse de ce bâtiment emblématique de la Provence.

Les données de prospections géophysiques confirment la présence d'une deuxième église.

"La partie Ouest de la nef, présente une anomalie semi-circulaire centrée sur la porte d’entrée de la basilique. Cette géométrie particulière fait irrémédiablement penser à l’abside d’une église romane, en accord avec les différentes hypothèses des archéologues/historiens".

 

On le savait, commente l'abbé Stéphane Morin, archiviste du diocèse de Fréjus-Toulon, mais nous ne connaissions pas exactement son emplacement.

 

Elle se situe sous la nef, vers l'entrée de la basilique. 

Reste à savoir si cette église a été édifiée avant ou après celle découverte côté Sud avec le baptistère daté de la fin de Ve siècle, début du VIe siècle. 

 

L'hypothèse d'un complexe religieux

 

Si les deux églises datent du VIe siècle alors cela pourrait être le signe d'un complexe religieux.

" Cela me fait penser à des complexes religieux que l'on a pu voir aux premiers siècles, notamment en Italie où il y avait plusieurs églises reliées par des couloirs". Explique l'abbé Morin. "Et on pourrait imaginer cette église avec son baptistère qui serait à destination des pèlerins, une autre église, qui serait celle que l'on semble apercevoir sous le parvis, sous l'entrée de la basilique, celle propre à une communauté religieuse, gardienne de la crypte et éventuellement un chemin de dévotion pour les pèlerins de s'approcher de la crypte sans violer la clôture des religieux"  

 

Un réseau de galeries pourraient confirmer cette hypothèse. 

 

Le rapport a en effet révélé : "une anomalie forte entre approximativement 0.5 - 1.25 mètre de profondeur, en forme de croix (Nord-Sud/Est-Ouest), étant synonyme d’anciennes galeries, qui ne semblent pas comblées au centre de la nef. Cette croix semble liée à la crypte par une anomalie de direction Sud Ouest-Nord Est. Et la partie Sud de la crypte, débordant sur l’aile Sud de la basilique présente une anomalie laissant présumer une liaison avec l’extérieur de l’église (se dirigeant vers la chapelle Saint Dominique)."

 

La crypte serait aussi plus importante que ce que celle que l'on peut voir et visiter aujourd'hui. 

 

Selon le rapport du GEOPS : les environs de la crypte présentent de nombreuses anomalies  "à l’Est et à l’Ouest, laissant entrevoir une extension plus importante qu’actuellement. Nous notons cependant que ces zones sont sans doute comblées par des gravats". 

Pour l'abbé Stéphane Morin, on pourrait conclure que la crypte "était plus large au départ et a été réduite. ce qui pourrait expliquer que les quatre tombeaux semblent un petit peu à l'étroit".

Reste à savoir quand ces modifications ont été faites et pourquoi la crypte a t'elle était réduite ? 

Ou alors l'archiviste évoque l'existence d'une autre crypte, d'une autre pièce qui aurait été comblée. 

 

Il faudrait comme le recommande les ingénieurs faire des sondages conclut l'abbé. 

 

"Pour ne pas suspendre le culte, on pourrait imaginer, mais je ne sais pas si c'est possible, de faire des fouilles depuis la crypte, en souterrain... Cela serait peut être possible prochainement car il est question de restaurer la crypte, de modifier son agencement et donc de démonter les tombeaux donc il va y avoir un moment, si le projet de restauration est confirmé et financé, où l'on pourra faire un sondage, les murs étant accessibles, voir un petit peu ce qu'il y a derrière. ce qui serait aussi intéressant c'est de voir ce qu'il y a sous les tombeaux ".

 

L'abbé Stéphane Morin qui espère que des chercheurs et archéologues vont se saisir de ce rapport pour confirmer ou infirmer ces hypothèses. 

Pour consulter le rapport du GEOPS c'est  ici

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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