Le département du Nord est le département le plus touché par les violences intrafamiliales. 22 400 enfants sont placés sous des mesures de protection. Un grand plan national doit être présenté en novembre 2023. La secrétaire d'état chargée de l'enfance Charlotte Caubel a répondu à nos questions.
Quelles sont les grandes lignes de votre plan de lutte à venir contre les violences faites aux enfants ?
Il y aura plusieurs campagnes d'alerte. L'une d'elle vient de commencer avec des vidéos diffusées à la télévision, sur les réseaux sociaux et dans les cinémas. Nous allons aussi créer un numéro d'écoute pour les professionnels, professeurs, encadrants sportifs, éducateurs spécialisés... Il est important que l'on puisse accélérer et améliorer les signalements.
La première campagne de sensibilisation sur les violences sexuelles faites aux enfants s'inspire des spots de sécurité routière. C'est une volonté assumé d'avoir une vidéo choc ?
C'était une préconisation de la CIIVISE (Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants). Pour interpeller nos concitoyens et changer progressivement le regard et la compréhension de ces faits. Et ainsi améliorer la protection de nos enfants.
L'aide sociale à l'enfance (ASE) peut être mobilisée pour protéger les enfants. Pourtant dans le Nord la situation de l'ASE est décrié. La défenseur des droits s'est autosaisi et les professionnels appellent à l'aide depuis plus d'un an. Que faire ?
Nous avons une explosion du nombre de placements partout en France depuis la fin de la crise COVID. C'est un sujet extrêmement important que nous partageons avec les départements. Ces difficultés sont une réalité. Cela interroge nos capacités à prévenir les placements. Il faut améliorer la chaîne de prévention.
On parle tout de même de plus de 1000 enfants non ou mal placés. Vous ne pouvez rien faire de plus ?
Pas du tout nous avons mis en place il y a quelques semaines le conseil départemental de la protection de l'enfance. Il y a autour de la table le préfet, le président du département, les professionnels de l'ASE et les administrations comme la santé, la justice et l'éducation nationale. Afin de dresser un bilan, faire le point sur les outils de prévention et de placements. Et ainsi établir une stratégie à l'échelle du département et améliorer la prise en charge des enfants.
Quels conseils donneriez vous au parents pour détecter les enfants victimes de violences ?
Il faut être particulièrement attentif aux signaux faibles. Les changements de poids ou de comportement par exemple. Tous les signes qui indique que l'enfant vie quelque chose de difficile. Il faut alors prendre le temps de l'écouter, aller voir des professionnels si besoin. Pour essayer de le faire parler. Et en amont il faut le prévenir des risques. Lui expliquer l'intimité du corps et lui dire que personne n'a le droit de lever la main sur lui.
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