L’annonce avait été faite en 2022 par Laurent Wauquiez, alors président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes : un musée de la civilisation gauloise. De quoi, à l’époque, soulever des inquiétudes sur ce projet de la part de spécialistes en histoire. Deux ans plus tard, où en est-on ?
Une chose est sûre, la "Cité des Gaulois" est bien sur les rails. Contactée par notre rédaction, la Région Auvergne-Rhône-Alpes indique qu'il est "bien engagé et devrait connaître de nouvelles phases dans son développement dans les tous prochains mois". En effet, il y a deux ans, au sommet du plateau ayant vu la célèbre bataille contre Jules César, Laurent Wauquiez avait annoncé le lancement du projet et la création d'un groupement d'intérêt public (GIP) avec le département du Puy-de-Dôme, Mond'arverne Communauté, ainsi que Clermont Auvergne Métropole.
Première avancée notable : dès 2025, le GIP prendra la gestion du musée de la bataille de Gergovie, jusqu'ici administré par la communauté de communes. Mais sur le long terme, un nouveau musée verra également le jour. Selon Pascal Pigot, président de Mond'arverne Communauté, "il ne sera pas vraiment sur le plateau, qu'il faut protéger en raison de son intérêt archéologique. La cité des Gaulois sera plus en contrebas, sur les terrains de la région à proximité du Zénith, dans la plaine de Sarliève".
Comme nous l'évoquions, une fois dévoilé, certains spécialistes ont exprimé leurs inquiétudes quant à la volonté de l'exécutif régional d'en faire une sorte de "parc d'attraction muséographique". En 2022, Laurent Wauquiez déclarait :
"C'est notre culture ! [...] Nous avons parfois un peu trop renoncé à la mettre en avant... À Waterloo, il y a un musée sur l'une des plus grandes défaites militaires de la France. À Gettysburg, aux États-Unis, il y a aussi un superbe musée qui remet en contexte. Il faut que nous passions un cap supplémentaire à Gergovie !"
Depuis, un conseil scientifique a été nommé. Une garantie forte pour Delphine Lingemann, députée MoDem de la 4ᵉ circonscription : "J'ai eu des a priori, mais la mise en place de ce conseil est une garantie que l'Histoire ne sera pas réécrite." Une volonté appuyée par Pascal Pigot : "L'idée n'est pas de faire appel à telle ou telle période récente et de faire de Gergovie un emblème de la résistance française... Non, c'est de raconter l'histoire du peuple gaulois, des Arvernes. Nous sommes encadrés par un comité scientifique, qui a déjà beaucoup produit."
Autre point de vigilance autour du projet : la protection environnementale. Au-delà de son importance historique, le plateau est également un "poumon vert" pour les habitants des alentours, un aspect sur lequel Delphine Lingemann se montre très vigilante. Une autre question reste en suspens : comment relier le musée existant et le futur espace ? Il y a deux ans, Laurent Wauquiez avait évoqué l’idée d’un téléphérique. Cependant, Pascal Pigot indique que rien n’est encore arrêté : "On ne va pas faire monter un train à crémaillière comme pour le Puy de Dôme, oui un téléphérique est sur la table, mais cela peut très bien être des navettes électrique, tout est ouvert ! De toute façon l'Etat est très regardant sur ces questions..."
L’État, justement, a récemment exprimé son soutien au projet. Lors d'une intervention à l’Assemblée Nationale, la ministre de la Culture, Rachida Dati, avait confirmé cet engagement.
Quant à l’ouverture, la Région et Pascal Pigot prévoient un lancement à l’horizon 2029-2030. Affaire à suivre...
Questions à une personnalité auvergnate qui fait bouger la vie locale.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !