L’affaire Vincent Lambert se retrouve de nouveau devant la justice. La Cour de cassation examine lundi 24 juin la reprise des traitements ordonnée par la cour d’appel de Paris fin mai.
Le 20 mai dernier, la cour d’appel de Paris ordonnait la reprise de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert, après l’arrêt de ces derniers le matin même. Suite à cet énième coup de théâtre, beaucoup de Français se sont donc intéressés aux directives anticipées. Le site du ministère de la Santé a d’ailleurs enregistré 20 fois plus de connections depuis un mois.
Les médecins généralistes font eux-aussi face à de nombreuses questions.
"La médiatisation de cette malheureuse affaire a entraîné un questionnement de la part des gens. C’est un questionnement qui n’est pas facile puisqu’envisager sa fin de vie est quelque chose de difficile. C’est surtout très important pour la famille. On le voit dans le cadre de cette affaire. Si des directives anticipées avaient été rédigées, on aurait évité ce feuilleton qui est quand même très triste" explique Jean-Christophe Calmes, médecin généraliste et secrétaire général adjoint du syndicat des médecins généralistes.
"Ce sont des directives : je demande quelque chose. C’est quelque chose que les patients écrivent de leur vivant, en pleine possession de leurs moyens, et c’est quelque chose qui va s’imposer à la famille en cas de problèmes. Si je suis dans un coma profond et que je ne veux pas être réveillé, c’est une décision qui est affectivement très difficile à prendre pour la famille. Quand les choses ont été posées par le patient lui-même, c’est beaucoup plus facile de se référer à ça" ajoute-t-il.
"Les difficultés sont d’abord dans la démarche psychologique ou philosophique : envisager seul sa finalité. Cela sous-entend que l’on est à même de fixer clairement les choses, et cela nécessite une consultation. C’est peut-être le problème que l’on a en médecine générale : prendre le temps de discuter de ces choses avec nos patients. Ce sont les deux freins que l’on peut retrouver. Le troisième frein, c’est le frein règlementaire. Ces directives doivent être actualisées régulièrement, et il peut arriver que l’on oublie de le faire" conclut le patricien.
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