Jean Morin a été élu le 1er juillet dernier président du Conseil départemental. L’action sociale et l’environnement sont les deux axes importants pour le nouveau patron de la Manche.
Pour lui aussi c’est l’heure de la rentrée. Jean Morin vit sa première rentrée en tant que président du Conseil départemental de la Manche. Mais il connaît déjà bien les dossiers qui l’attendent puisqu’il était depuis 2017 le premier vice-président de Marc Lefèvre.
Pendant l’été, la répartition des délégations entre les 54 conseillers départementaux a été faite. La commission « des solidarités » a été renommée en commission « action sociale ». « Le mot action est important car il y a cette volonté de mieux travailler à l’intérieur des services pour nous rendre plus disponible, ne pas être trop pris par le travail administratif. » La principale compétence des départements représente pour la Manche la moitié du budget. Après la solidarité, le deuxième champ d’action pour Jean Morin ce sera l’environnement.
La commission des infrastructures et de l’environnement est désormais appelée « nature et infrastructures ». En positionnant le mot nature en premier, Jean Morin veut affirmer sa volonté de commencer par estimer l’impact sur la nature avant tout projet d’infrastructure, de la consommation de matière première à la production de déchets. « Cela ne veut pas dire stopper les projets mais les faire mieux ».
"Le projet du contournement de Saint-Gilles est sur une distance très restreinte, c’est moins d’1,5 kilomètre."
Alors que répond le président aux associations environnementales qui dénoncent le projet de contournement de Saint-Gilles sur l’axe entre Saint-Lô et Coutances ? « Il est nécessaire de travailler sur cet axe pour le fluidifier et le sécuriser, sans pour autant consommer trop d’espaces agricoles. Nous avons évité une 2X 2 voie et privilégié des créneaux de dépassement. Le projet du contournement de Saint-Gilles est sur une distance très restreinte, c’est moins d’1,5 kilomètre. C’est sur le trajet de Saint-Gilles à Agneau qu’il faut travailler en priorité car il y a plusieurs facteurs de ralentissement sur cet axe. Il nous faut discuter en amont avec les habitants, leur expliquer les besoins et les écouter. »
Dans ce domaine, Jean Morin peut s’appuyer sur les expériences de ses mandats précédents, lui, qui a été de 2015 à 2021 président de la commission des infrastructures et de l’environnement. Il présidait aussi depuis 2017 le Parc régional des marais du Cotentin et du Bessin.
Pour mener à bien ses actions, Jean Morin devra compter sur des ressources allouées aux départements en baisse. « Avec la fin de la taxe foncière, nous n’avons plus les moyens d’orienter un taux en fonction des orientations budgétaires, cela nous ôte une autonomie financière ».
Se profile également à l’horizon la baisse des recettes sur les droits de mutation et la CVAE (la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises). « Les DMTO ont augmenté ces dernières années avec le regain des Français pour les zones rurales. Mais les agences et les notaires préviennent que les stocks diminuent. S’il y a moins de vente, il y aura moins de DMTO. » Pour ce qui est de la CVAE, l’affaiblissement de l’économie va se traduire dès 2022 par une baisse de cette cotisation.
« Les finances du département de la Manche ne sont pas en danger, notre gestion est saine. Mais il faut tenir dans nos finances une ligne de conduite rigoureuse et prudente ».
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