Manche
A 46 ans, Stéphane Bredin poursuit son parcours en tant que représentant de l’État. Après une première expérience comme préfet de l’Indre, l’énarque découvre un nouveau territoire. Il est depuis le lundi 21 août le nouveau préfet du Calvados.
Son prédécesseur, Thierry Mosimann, ne sera resté que 15 mois en tant qu’ex-nouveau préfet du Calvados. Un départ vers la capitale pour un poste clef aux Jeux olympiques et paralympiques : coordinateur national pour la sécurité.
« Tous les élus que j’ai rencontrés me disent le plus grand bien de son action à la tête de la préfecture ». Stéphane Bredin a les mots doux pour son « ami » qu’il connaît depuis une dizaine d’années.
L’énarque de 46 ans endosse depuis lundi 21 août ce nouveau costume de préfet du Calvados. Mais qui est Stéphane Bredin ?
Son parcours en tant qu’agent de l’État débute en 2005. Stéphane Bredin sort tout juste de l’ÉNA (Ecole nationale d'administration) : direction la Cour des comptes.
Des débuts en tant que juriste avant de rejoindre les Hauts-de-Seine. C’est dans le “92” qu’il fait ses premières armes au sein du ministère de l’Intérieur : sous-préfet puis chargé de mission dans le département.
« J’ai un tropisme régalien fort », déclare le haut fonctionnaire à la barbe grisonnante. De 2011 à 2014, il est directeur de cabinet du secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Il côtoie parmi ses supérieurs deux anciens préfets du Calvados, Michel Bart et Didier Lallement.
La carrière de Stéphane Bredin s’accélère sur les sept années suivantes. Tour à tour sous-directeur de l’organisation et du fonctionnement des services déconcentrés, chef de service et surtout directeur de l’administration pénitentiaire. « C’est une sorte de ministère en soi, il faut gérer soit même son budget et ses moyens. »
Après les barreaux, la préfecture de l’Indre. « Il y a une sorte de cursus honorum (NDLR l'ordre d'accès aux magistratures publiques sous la Rome antique) pour les préfets. On commence par des départements à moindre risque. »
Des retrouvailles avec le ministère de l’Intérieur qui ne seront pourtant pas un long fleuve tranquille. Les deux ans et demi passés à Châteauroux s’apparentent plutôt à un baptême du feu.
Le francilien d’origine apprend le métier avec la crise sanitaire, les sécheresses successives, les manifestations contre le projet de réforme des retraites, les émeutes urbaines ou encore le 30e anniversaire du teknival (grand rendez-vous annuel de la musique techno avec 30 000 participants au total).
« Personne ne conteste la légitimité de l’État en temps de crise. Mais cela ne peut être la seule légitimité », glisse-t-il.
Une vision d’un État non vertical, capable de gérer le quotidien tout en étant dépositaire du temps long. Á ses troupes, Stéphane Bredin montre une boussole à trois aiguilles : « modestie » dans un travail collectif avec les acteurs territoriaux, « réactivité » face aux demandes des concitoyens et « proximité » avec la population.
Le temps nous dira s’il saura garder le cap.
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