Faisant fi de l’impatience du monde politique et des médias, Emmanuel Macron prend son temps après le départ surprise de Gérard Collomb. Il devait avoir lieu au plus tard mercredi pour le Conseil des ministres. Mais finalement, le président s'est envolé pour l'Arménie et il faudra attendre son retour.
Au sein de l’exécutif, on insiste sur l’importance de prendre dans le calme, le professionnalisme et le respect des personnes, le temps nécessaire, à la composition d’une équipe cohérente et de qualité au service des Français. Reste que le feuilleton commence à durer, laissant penser que le président et son 1er ministre ne parviennent à se mettre d’accord sur des noms ou à trouver les bons équilibres. Selon certains observateurs, l'erreur du président a été de s'appuyer seulement sur une société civile qui n'est pas en mesure de garantir au Président une fidélité politique suffisante.
Après des mois de concertation sur le futur système, le gouvernement a dévoilé ses premiers arbitrages aux partenaires sociaux. C’est Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire chargé de piloter ce dossier, qui a exposé les grands principes. Plusieurs de ses annonces confirment des pistes évoquées par le gouvernement.
L'idée est de fonctionner avec un système en points, que les assurés accumuleront tout au long de leur vie professionnelle. Aujourd’hui, seules sont prises en compte les vingt-cinq meilleures années, en matière de rémunération, pour le régime de base des salariés du privé.
On sait également que les pensions de réversion seront maintenues, tout comme le minimum de pension pour les bas salaires et les carrières hachées. Idem s’agissant des mesures de solidarité qui existent aujourd’hui pour "les interruptions d’activité", comme le chômage, l’invalidité, la maladie ou la maternité. En revanche, nulle trace du fameux âge-pivot à 63 ans, qui était évoqué depuis quelques temps, du moins pour l'instant. La plupart des partenaires sociaux semble satisfait, sans que cela ne dissipe leurs craintes.
On sait que la réforme pourrait bien être repoussée… Le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, souhaite étendre un peu le calendrier. Ses propositions étaient attendues pour janvier-février. Leur présentation pourrait être décalée au printemps. Tout comme le projet de loi.
La planète continue de se réchauffer à un rythme alarmant ! Et les engagements actuels des États pour limiter cette hausse sont bien insuffisants : ce sont les principales conclusions du rapport du GIEC - le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui a été présenté lundi. Il avait été commandé à l'issue de la COP21 qui s'était tenue à Paris.
Trois ans plus tard, le constat est sans appel. Le monde va devoir engager des transformations rapides et sans précédent, s'il veut limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Pour la climatologue Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du GIEC, c'est un constat lucide et difficile.
Pour le GIEC, les émissions de CO2 vont devoir chuter drastiquement dès avant 2030. Et le monde devra atteindre ce qu'on appelle la "neutralité carbone" en 2050. Autre aspect important du rapport du GIEC : l'éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités.
Car si on ne lutte pas contre l'injustice climatique, cela pourrait plonger les populations les plus pauvres dans une pauvreté chronique. C'est ce que nous dit Henri Waisman, chercheur à l'IDDRI, Institut du développement durable et des relations internationales. Il était chargé de la rédaction du chapitre 5 du rapport du GIEC consacré à cette question.
Tout ceci implique donc des choix politiques radicaux et ambitieux, ainsi qu'une remise en question profonde des modèles de production et de consommation. Une nécessité pour Martin Kopp, président de la commission écologie et justice climatique à la fédération protestante de France.
"L’urgence qui est soulignée c’est celle pour les personnes les plus vulnérables. Dans tous les cas, les conséquences seront néfastes, mais à 1,5 degré, ce sont tous les pays les plus vulnérables qui seront le plus touchés. Ce sont des chiffres importants qui montrent qu’il n’y a plus le temps d’attendre" explique…
"Il y a différents points d’étape. On a une trajectoire qui se situe sur trois ou quatre décennies devant nous. Tout ne sera pas joué en deux ans. Mais il est vrai que plus rapide est la décroissance des émissions au départ, plus on a de chance de rester sous la barre de 1,5 degré. On a la COP24 qui aura lieu dans deux mois en Pologne. Durant cette COP24, est censé être publié le règlement de l’accord de Paris, l’ensemble des détails techniques de l’accord de Paris. On espère que la COP24 permettra de donner l’outil final nécessaire à la mise en œuvre" ajoute Martin Kopp.
La COP24 se tiendra début décembre à Katowice, en Pologne. Avec l'espoir de voir les chefs d’État et de gouvernement tenir compte de ce rapport. C'est ce que nous dit Sara Lickel, chargé de plaidoyer Droit à l’alimentation et changements climatiques au Secours catholique-Caritas France, qui participera aux négociations.
Cinq jours après la publication du rapport du GIEC, près d'une soixantaine de mobilisations citoyennes sont prévues ce samedi en France pour le climat, à Paris, Lyon, Nice ou encore Nouméa, après un premier mouvement inédit en septembre qui avait réuni des dizaines de milliers de personnes dans la rue. Sous le slogan "Plus qu'une marche pour le climat", cette mobilisation semble augurer, ou non, d’une prise de conscience nouvelle des Français sur le sujet. Pour Charlotte Plaisance, co-organisatrice de cette marche, c'est une évidence.
Preuve que la mobilisation citoyenne peut peser face au changement climatique, 886 habitants des Pays-Bas ont obtenu, par décision de justice, que leur pays soit contraint à réduire ses émissions de gaz à effet de serre ! Cette décision marque une nouvelle victoire de l’organisation environnementale néerlandaise Urgenda. Cette ONG a engagé ce recours. En juin 2015, un tribunal de district avait donné partiellement raison aux plaignants en demandant au gouvernement néerlandais alors en exercice de « faire plus » en matière climatique.
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