L’apprentissage, solution miracle pour sortir les jeunes du chômage? C’est ce que semble promettre le chantier de revalorisation de l’apprentissage voulu par Emmanuel Macron. Aujourd'hui à 16h30, Edouard Philippe présente son programme de travail pour sa réforme de l'apprentissage, de la formation professionnelle et de l'assurance-chômage. Cela fait des années qu'on avance l'apprentissage comme solution miracle contre le chômage des jeunes.
Aujourd'hui, il concerne seulement 7% des jeunes français. Mais le directeur général des Apprentis d’Auteuil "y croit". Il y voit pour les jeunes "une manière de se réconcilier avec la formation, souvent de se réconcilier avec eux-mêmes et de trouver une voie professionnelle et souvent un travail". Nicolas Truelle encourage donc ce projet de réforme, à condition qu’il mette en place des processus d’accompagnement des acteurs.
Nicolas Truelle reconnaît le manque de valorisation de ce type de formation, notamment par rapport au reste des pays européens. Toutefois, il soutient que l'apprentissage reste la "voie royale" dont les politiques font l'éloge.
Avec une nuance éducative peu mise en avant par le discours officiel: "Elle consiste à apprendre un geste professionnel, et en même temps apprendre ce qu’il faut pour être un adulte capable de vivre dans notre société."
Les ruptures de contrat d'apprentissage concernent 20 à 30% des cas, voire 50% dans certains secteurs. "L’apprentissage est une voie compliquée, car il faut mettre d’accord beaucoup d’intervenants", explique Nicolas Truelle. Pour lutter contre les malentendus entre les jeunes et les entreprises, il propose "d'accompagner le jeune, l’entreprise, l’école et parfois des familles, pour que chacun soit aidant de l’autre."
ÂÀ la demande du conseil régional d'Alsace, les Apprentis d'Auteuil ont mis en place un suivi personnalisé de jeunes apprentis par des éducateurs. "Cela mène à une baisse très significative de la rupture", constate Nicolas Truelle.
Restent néanmoins 1,5 millions de jeunes entre 16 et 25 ans sans emploi et sans formation en France. Pour Nicolas Truelle, il faut qu'avec cette réforme de l'apprentissage, on " trouve un mécanisme qui incite et qui rende automatique le fait qu’un jeune de 16 à 25 ans soit, soit en formation soit au travail, martèle-t-il. Il faut qu’on renverse la situation."
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