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Réforme des retraites : les annonces confirment les craintes des syndicats en Maine-et-Loire

Un article rédigé par Marion Bastit - RCF Anjou - RCF Anjou,  - Modifié le 12 décembre 2019
Clause du grand-père, âge-pivot... : le gouvernement a précisé sa réforme des retraites mercredi. Elle confirme les craintes de l'intersyndicale en Anjou, qui appelle à poursuivre la grève.
2019 RCF Anjou - L'intersyndicale de Maine-et-Loire appelle à une nouvelle manifestation ce jeudi 12 décembre à Angers.2019 RCF Anjou - L'intersyndicale de Maine-et-Loire appelle à une nouvelle manifestation ce jeudi 12 décembre à Angers.

Au bout d’une semaine de grève, le gouvernement a précisé le contenu de sa réforme des retraites mercredi 11 décembre. Le système universel à points entrera en vigueur dès 2022. Il supprimera les 42 régimes spéciaux existants.

Parmi les points qui restaient à éclaircir, Edouard Philippe a confirmé que seules les personnes nées à partir de 1975 seront concernées par cette réforme. C’est la fameuse « clause du grand-père ».

Un âge-pivot, des exceptions

Le Premier ministre confirme aussi l’instauration d’un âge-pivot de 64 ans, avec un malus pour ceux qui partent en retraite avant et un bonus pour ceux qui travailleront au-delà de cet âge.

Il y aura quand même des exceptions pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans et ceux qui exercent des « métiers usants », dixit Edouard Philippe.

D’autres métiers feront l’objet de dérogations : c’est le cas des policiers, pompiers et militaires, mais aussi des enseignants, dont la pension sera « garantie », et du personnel hospitalier de nuit, qui pourra partir plus tôt.

"Des générations de retraités précaires"

Pas de quoi convaincre les sept syndicats de Maine-et-Loire mobilisés depuis le 5 décembre. Ils ont réuni 150 grévistes, mercredi soir, pour une Assemblée générale à la Bourse du travail à Angers. Ils ont appelé à poursuivre le mouvement.

En effet, les annonces d’Edouard Philippe n’ont fait que confirmer leurs craintes. « Tout nous inquiète dans cette réforme, confie Catherine Rochard, la chef de file de Force ouvrière en Anjou. Il y a la question de la valeur du point, il y a la question de l’acquisition des points tout au long de la carrière... »

« Sachant qu’aujourd’hui les carrières sont extrêmement hachées, on va se retrouver avec des générations entières de retraités en grande précarité,

augure-t-elle. Le simple fait de fixer une pension minimale de 1 000 euros, on voit bien qu’on ne va pas vers une revalorisation régulière des retraites. »

Qui décidera de la valeur du point ?

Mobilisée depuis le 5 décembre, la CFTC de Maine-et-Loire avait beaucoup de questions avant le discours d’Edouard Philippe. Karim Abdelouahad, son président, en a encore plus aujourd’hui, notamment qui va décider de la valeur du point.

« On nous a dit que ce seront les partenaires sociaux, sous l’égide du gouvernement. Mais en cas de désaccord entre les organisations syndicales et patronales, qui va prendre la décision à la fin ?

s'interroge-t-il. Est-ce que c’est le gouvernement ou pas ? Je n’ai pas de réponse à ça. »

Même la CFDT, qui soutient le principe d'un système universel de retraite, bute sur trois points de cette réforme. « D’abord, la question de l’âge de départ en retraite : s’il est toujours fixé à 62 ans, on nous parle de décote, et donc d’âge réel de départ décalé à 64 ans. Ça c’était une ligne rouge pour la CFDT », rappelle Antoine Lelarge, son secrétaire général en Anjou.

La CFDT rentre dans la danse

« Ensuite, l’absence de prise en compte réelle de la pénibilité, qui est un sujet majeur pour la CFDT, poursuit-il. Enfin, on appelait à ce que quelqu’un qui a travaillé toute sa vie au Smic bénéficie d’une retraite équivalente au Smic net, et aujourd’hui, ce n’est pas du tout garanti puisqu’on nous parle de 85 % du Smic. »

La CFDT appelle donc à faire grève et défiler mardi 17 décembre, aux côtés des autres syndicats, mais pas sous le même mot d’ordre, puisque la CFDT veut négocier sur ces trois points, tandis que les autres syndicats réclament un retrait pur et simple de la réforme.

Sans attendre l’appel national du 17 décembre, l’intersyndicale, qui regroupe sept syndicats de travailleurs, d’étudiants et de lycéens en Anjou (CGT, FO, FSU, CFTC, Solidaires, Unef et UNL), appelle à manifester de nouveau ce jeudi 12 décembre, à 10 h 30 au rond-point de Paris, à Cholet, et à 14 h 30 place Leclerc à Angers.

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