La nouvelle réforme du RSA est entrée en vigueur le 1er janvier 2025 après un et demi d’expérimentation dans 47 départements. Pour les quelques 13 000 foyers bénéficiaires du revenu de solidarité active du Maine-et-Loire, et comme partout en France, deux nouveautés majeures : inscription automatique à France travail et le RSA sera versé sous condition de faire 15 heures d’activités par semaine. Sa mise en place prendra du temps dans le 49 et une association craint un manque de moyens pour accompagner les bénéficiaires.
La mise en place de la nouvelle réforme sur le RSA (revenu de solidarité active) dans le Maine-et-Loire va prendre du temps. Pour le moment, en ce début du mois de janvier 2025, il n'est pas encore question de vérifier les 15 heures de travail hebdomadaires et de décider ou non d'une radiation. Les agents de France travail dans le Maine-et-Loire sont surtout en train de recevoir les inscriptions des allocataires RSA qui n’étaient pas encore inscrits chez France travail.
Et de son côté, le département du Maine-et-Loire nous a expliqué qu’il serait flexible sur les 15 heures d’activités obligatoires, tout comme l'indique le site du gouvernement : "Cette durée minimale de 15 heures peut être abaissée, en fonction de votre situation. Certains allocataires du RSA sont exemptés de cette obligation d’activité. Il s’agit des personnes rencontrant des difficultés particulières et avérées en raison notamment : de leur état de santé ; de leur handicap ; de leur situation de parent isolé n'ayant pas de solution de garde pour un enfant de moins de 12 ans."
Mais dans les faits, les acteurs chargés d'appliquer cette réforme manquent d'éléments. Une salariée de France travail dans le Maine-et-Loire nous a expliqué que, par exemple, les décrets détaillant quelles activités rentrent, ou non, dans les 15 heures obligatoires, ne sont pas sortis en raison de l'instabilité politique.
Au-delà de ce contexte politique chamboulé, le département semble aussi démarrer la mise en place de RSA sous condition avec peu de données sur les bénéficiaires. C'est pourtant lui qui est en charge de financer cette allocation. Combien sont très éloignés de l’emploi ou pas ? Combien travaillent ? Combien ont un logement et un moyen de se déplacer facilement ? Pas de détails là-dessus. L’élu angevin en charge notamment de l’insertion nous a donné une seule information vraiment précise : 60 % des allocataires RSA de Maine-et-Loire étaient déjà inscrits comme demandeurs d’emploi avant le 1er janvier 2025.
Chez France Travail, on navigue aussi à vue. La direction de France travail de Maine-et-Loire, que nous avons contacté, estime que cette réforme avec l’inscription automatique des bénéficiaires du RSA, va amener entre 6 000 et 7 000 nouveaux demandeurs d’emploi.
A l’ASEA 49, association angevine qui travaille notamment dans l’insertion sociale, cette réforme passe mal. Pour Pascale Guiniec, salariée et déléguée syndicale CGT, mettre une épée de Damoclès au-dessus des bénéficiaires n’aura aucun effet.
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