Il y a un an à Marseille, le Pape François exhortait l'Europe à "mettre un visage" sur la migration. Rencontre aujourd'hui avec des haut-savoyards qui le vivent ! Chrétiens, ils sont engagés dans des associations qui les mettent en lien avec des personnes migrantes. A Annecy, à Dingy, dans le Chablais ou encore la vallée de l'Arve ils nous partagent leurs rencontres et ce qu'elles changent en eux, humainement et spirituellement.
"Colombienne, mon pays a connu la guerre. J'ai eu la chance de voyager beaucoup, de travailler dans le privé. Je sais que c'est possible de s'intégrer ailleurs. Un jour, j'ai plaqué mon travail qui n'avait pas de sens pour moi, afin d'aider les autres" confie Diana, bénévole à l'équipe d'aide aux demandeurs d'asile du Secours Catholique, à Annecy. Quelles que soient leurs motivations, un point commun chez tous les chrétiens engagés dans une action d'aide aux personnes migrantes : un attrait pour la rencontre avec "l'autre".
On se sent humbles, petits et admiratifs face à la résilience des personnes déracinées
"Il ne faut toutefois pas idéaliser la rencontre !" souligne Catherine Debray, coordinatrice de JRS Annecy, le Réseau Jésuite qui offre un cadre pour que des particuliers ou des congrégations puissent héberger temporairement des demandeurs d'asile. "Il y a parfois des incompréhensions à lever, parce que nos cultures sont différentes". "Et quand ça se passe bien, c'est toujours ensemble que ça se construit !" complète Chantal Brugel, co-fondatrice de Dingy Accueil Solidarité. "C'est grâce au respect mutuel, à la confiance que l'on se fait". Mettre un visage sur la migration, comme le demande le Pape François, c'est aussi parfois entendre des histoires bouleversantes : "Il y a des parcours si difficiles ! On se sent humbles, petits et admiratifs face à la résilience des personnes déracinées" confie Pascale Decoux, initiatrice de randonnées partagées avec les migrants et professeure de français bénévole.
Dans chacun on peut voir quelque chose du Christ. Je rends grâce à Dieu pour ces rencontres et ce qu'elles font en moi!
Une expérience forte humainement, qui change le regard de ces citoyens sur le phénomène migratoire. Et qui impacte forcément leur foi. "C'est une nourriture quasi spirituelle d'être en lien comme ça avec l'autre. J'ai l'impression de mieux vivre l'Evangile. C'est tout l'amour de Dieu qui est incarné dans le prochain et dans le lien qui se construit entre le prochain et moi-même" témoigne Régis Delecroix, engagé à Arve Réfugiés. "Suivre le Christ, pour moi, c'est ouvrir son cœur. Cet engagement me permet de ne pas rester tiède, d'agir!" confie Catherine Debray. "Dans chacun on peut voir quelque chose du Christ. Je rends grâce à Dieu pour ces rencontres et ce qu'elles font en moi!" partage Chantal Brugel. "Quand je dis le Notre Père, je pense à tous ceux que j'accompagne. C'est vraiment Notre Père à tous !" note Pascale Decoux. "La spiritualité, quelle que soit la religion, est d'ailleurs bien souvent aussi un moteur aussi pour toutes les personnes exilées : pour tenir, il faut qu'ils aient une espérance, une lumière dans le noir" souligne Diana. Dieu marche avec son peuple : c'est justement le titre du message du Pape François, pour la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié 2024.
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