Juliette Binoche confie : « Je ne suis pas catholique, j’aurais aussi dit ‘oui’ pour un groupe qui serait allé rencontrer le Dalaï-Lama, parce que ces consciences universelles ont une influence pour alerter sur l’urgence climatique sur le plan universel. » (Le Figaro, 2 septembre 2020). Quant à Pablo Servigne, coauteur du best-seller Comment tout peut s’effondrer (2015), il pense que la pandémie actuelle « appelle à renforcer les solidarités, le local, l’autolimitation et l’autonomie » (Le Monde, 10 avril 2020), et en partant à Rome, il souligne : «je suis venu dans l’esprit de ‘Laudato Si’, texte remarquable, et dans un esprit de dialogue pour sortir de nos clivages et de nos étiquettes. L’Église catholique n’est pas la seule religion sur ce terrain de l’écologie mais elle a de l’influence. Je suis à demi colombien et je suis notamment frappé par le lien que François a su tisser avec les peuples indigènes de l’Amazonie qu’il faut protéger » (Le Figaro, 2 septembre 2020).
La délégation comprenait aussi deux économistes bien connus, Gaël Giraud, jésuite, et Elena Lasida, professeure à l’Institut catholique de Paris. Celle-ci souligne l’importance des rencontres multiples que permet un tel voyage, entre personnes si différentes : « ce n’est pas seulement le fait de rencontrer le pape, mais tout ce que cela génère de rencontres dans le groupe. [...] C’est improbable et c’est très beau, car c’est exactement ce qu’il y a derrière l’écologie intégrale, selon moi, qui est, au fond, un déplacement, un décentrement, une invitation à sortir. Pour de vrai, nous nous mettons en mouvement ensemble, nous créons des liens, à l’image du tout est lié de Laudato si’, avec l’idée qu’il y a aujourd’hui de la place pour faire du nouveau. »
Cette rencontre à Rome est aussi un message pour nous tous. Dans ce temps de crises multiples et de pandémie, il ne faut pas nous recroqueviller, mais au contraire, il faut entendre l’appel à rendre la vie vivante, à traverser les frontières de nos peurs, à prendre soin les uns des autres dans la rencontre et dans l’action, autrement et dans l’élan, pour répondre à la crise écologique. À coup sûr, une telle mobilisation pour rendre la vie vivante procure de la joie.
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