La rentrée scolaire face au coronavirus. Le mercredi 19 août, dans une lettre aux autorités rendue publique, les associations de pédiatres écrivaient : "Aujourd’hui, nous ne pouvons que nous montrer inquiets devant l’organisation de la rentrée telle qu’elle se profile". Parmi les signataires, la Société française de pédiatrie (SFP), le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP) et l’Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) alertaient en particulier sur "la pratique des prélèvements nasopharyngés quasi-systématiques […] chez les enfants présentant une fièvre, des signes respiratoires ou digestifs". Avec le retour des maladies hivernales, Fabienne Kochert, pédiatre à Orléans et présidente de l’Afpa, s’inquiète sur l’usage des tests et "la demande de certificat de non-contagion" par de nombreux parents inquiets.
Fabienne Kochert assure que "les enfants se contaminent majoritairement au sein des familles et peu dans les écoles". Par ailleurs, avec l'hiver qui va pointer le bout de son nez, les enfants tomberont malades "huit fois plus souvent que les adultes", soulève la pédiatre. Il est donc naturel que la toux, les coulements de nez deviennent fréquents à cette période de l'année. Afin d’obtenir une rentrée scolaire dans les meilleures conditions, les pédiatres souhaitent "rassurer les parents et les enseignants". En effet, pour la pédiatre "les enfants ne doivent pas être reconfinés et l’école doit reprendre durablement". Avec la rentrée des classes, certes "le virus va de nouveau circuler", appuie la présidente de l'Afpa. Mais "l'ensemble des études concordent sur le fait que la part des plus jeunes dans la propagation de l'épidémie est très faible", retient Fabienne Kochert. Ainsi, une obligation de port du masque pour les plus jeunes serait trop "contraignante" pour eux, et "le résultat au niveau de l'épidémie serait très faible", soutient la pédiatre. Selon elle, la barrière la plus efficace pour les enfants, c'est "le lavage des mains".
"Les pédiatres insistent sur les vaccins qui existent déjà pour certaines maladies hivernales, souligne Fabienne Kochert. Ils recommandent une revaccination, pour éviter d’avoir trop d’enfants malades et une surcharge dans les salles d’attentes".
La docteure alerte également sur les tests PCR. Pour elle, "ces tests sont trop invasifs et leurs rendements sont très mauvais sur les enfants à symptologie banale". La présidente de l'Afpa souhaiterait "avoir des tests de diagnostic rapide dans les cabinets, pour avancer dans les évaluations afin d’obtenir des orientations plus rapidement", pour traiter au mieux les enfants.
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