Michel, auditeur de RCF à Montpellier nous a écrit un message dont voici un court extrait : "Je suis souvent déçu par le parti pris idéologique de cette émission de RCF." Il n'est pas nécessaire de citer l'émission en question. "Si j’ai retenu ce courrier et cette phrase, explique Martin Feron, c'est qu’elle interroge la manière de travailler des journalistes de cette radio, que ce soit dans les temps d'information ou dans les magazines."
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"Il arrive que nous recevions des messages qui impliquent différents rendez-vous sur l’antenne, avec des mises en cause sur un certain parti pris, une orientation politique, voire idéologique comme ici. Ce n’est pas tous les jours, mais cela arrive, notamment quand l'actualité fait ressurgir des sujets, excusez-moi cette expression à la mode, clivants."
Martin Feron rappelle aussi ceci : "Les journalistes et producteurs, dès lors qu’ils s’aventurent sur le terrain d’une actualité où les opinions sont contradictoires - voire opposés - s’exposent inévitablement à des réactions critiques. Et ce d'autant plus quand ils donnent la parole à l’antenne à l’expression d’invités qui ont des opinions assez tranchées sur des sujets forts. Ils sortent d’une zone de sécurité et de confort où les thèmes sont sans enjeu ou font l’objet d’un consensus mou. L’actualité est ainsi faite, c’est notre travail de la décrypter. Et ce n’est pas sans risque. Cependant il serait faux de croire que ce travail est orienté par un parti-pris idéologique. "
"Parce que, dans certains cas, nous interrogeons une personne qui a travaillé sur un sujet particulier, avec une analyse personnelle, et surtout une part de subjectivité, car souvent passionnée. Le simple fait de lui donner la parole est d’ailleurs parfois très mal perçu.
Ensuite, quand cet invité s’exprime, si ce n’est pas dans le cadre d’un débat, il peut sembler choquant qu’il n’y ait pas de véritable contradiction, surtout quand vous êtes en désaccord avec ce qui est dit. Pour autant il n’est pas juste de parler de parler de parti pris idéologique. C’est un mauvais procès d’intention pour des journalistes qui essaient de traiter respectueusement des sujets sensibles, avec le premier souci de prendre le temps d’un approfondissement."
"C’est un choix éditorial. Mais cela ne signifie pas que nous invitons nos auditeurs à ne penser que dans le sens de ce qui est exprimé sur un sujet. D’abord pour le journaliste en se positionnant dans cet interview avec suffisamment de distance et d’esprit critique, voire contradictoire. Ensuite en donnant rendez-vous pour, selon les opportunités, entendre une autre analyse.
Mais je crois qu’il faut parfois réveiller notre esprit critique d’auditeur : ce que nous entendons est un point de vue, pas une vérité absolue. Il nous arrive de faire des erreurs, de manquer de distance ou d'esprit critique et de ne pas savoir ou avoir l’opportunité de rééquilibrer un propos pour ne pas tomber soit dans une impression de parti pris, soit dans le travers d’une pensée unique. Nous avons des comptes à rendre sur la qualité de notre travail et un effort constant pour nous remettre en cause, relire nos pratiques et progresser.
Et j'appelle nos auditeurs à nous appeler à toujours plus de vigilance en n’oubliant pas cette métaphore : 'Pratiquer le journalisme c’est parfois manier de la porcelaine dans un magasin d’éléphants !'"
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