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Restrictions de voyage en Outre-mer: un coup d'arrêt pour l'économie locale

Un article rédigé par Clara Gabillet - RCF,  - Modifié le 8 février 2021
Le dossier de la rédactionRestrictions de voyage en Outre-mer: un coup d'arrêt pour l'économie locale
Face au risque de circulation des variants du Covid-19 dans les départements et collectivités d'Outre-mer, les voyages touristiques sont suspendus, mettant en péril l'économie locale.
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Depuis dimanche dernier, les voyages vers les départements et collectivités d’Outre-mer sont strictement restreints. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre Jean Castex il y a une semaine. Pour pouvoir s’y rendre, il faut désormais prouver que c’est pour un motif impérieux, familial, de santé ou de travail. Les touristes ne sont donc plus les bienvenus, et l’économie de ces département et collectivités est en péril.

Des annulations en cascade

Les voyages se sont annulés en cascade pour ceux qui avaient prévu de se rendre en Martinique ou encore à l’île de la Réunion. Il n’est plus possible de s’y rendre sans motif impérieux et ça vaut aussi dans le sens inverse. Les premiers à en avoir pâti ce sont bien sûr les touristes. Mais cela a aussi été très dur à gérer pour les agences de voyage. "Au cours du week-end dernier, il y a eu des milliers d’annulations et de séjoiur dans les outre-mer et donc il a fallu s’adapter avec les compagnies aériennes. C’est très perturbant pour l’économie et les clients", témoigne Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage.

L’économie de ces destinations en prend un coup, même s’il est encore difficile de quantifier le manque à gagner. Il faut savoir que dans les départements et collectivités d’Outre-mer, les restaurants, bars et hôtels sont ouverts, avec de nombreuses mesures sanitaires bien sûr. Cette exception en faisait des lieux de vacances très convoités. C’est notamment le cas pour la Guadeloupe, aux Antilles. "Les pertes financières vont être importantes parce que c’était une destination qui avait très très bien fonctionné pour les vacances de Noël. En Guadeloupe, il y a eu 40.000 visiteurs touristiques à Noël, c’est autant de visiteurs qui ne reviendront pas pendant les vacances", explique Jean-Pierre Mas.

Les Outre-mer tirent du tourisme l’essentiel de leurs ressources

Pour de nombreux départements et collectivités d'Outre-mer, le tourisme est un véritable moteur pour l’économie locale. Quand il s’arrête, c’est donc un énorme coup dur. En Polynésie française, la suspension des voyages touristiques est en vigueur depuis avant-hier. Avec une baisse du nombre de vols, la compagnie Air Tahiti Nui, le premier employeur pour les Polynésiens, risque de perdre de l’argent. Et tout peut dégringoler ensuite. "Le tourisme pèse entre 15 et 20% du PIB polynésien donc imaginez les impacts parce que là, on a coupé les moteurs. L’activité touristique est vraiment un moyen pour nous de désenclaver le développement et d’apporter au fond des territoires un peu de ressources propres", assure Maïna Sage, députée Tapura Huiraatira de la première circonscription de Polynésie française, un parti affilié à la majorité.

Maïna Sage s’inquiète pour l’économie locale qui risque de plonger. La pêche dépend aussi de ces liaisons aériennes. Et même si elle est reconnaissante de l’aide apportée par l’État. Il en faut encore plus. La Polynésie est un territoire autonome et de fait exclu de certains dispositifs d’aides sociales. Mais face à cette situation d’urgence, elle demande à l’État d’ouvrir tous les dispositifs aux Polynésiens. "On ne comprend pas que pour des raisons de frontières juridiques on vienne nous dire 'Vous êtes autonomes donc sur tel ou tel dispositif vous êtes exclus'. Ça a été notre choix de bâtir une économie autonome mais là nous sommes dans une période de guerre sanitaire. Seuls, c’est la mort économique assurée", lâche la députée.

Une économie pas tout à fait à l'arrêt

Sur l’île de la Réunion, malgré l’absence de touristes, les professionnels de la restauration et de l’hôtellerie se rassurent : personne ne va fermer et les habitants vont pouvoir continuer à se rendre dans les établissements. "Nous avons la chance à la Réunion d’avoir une clientèle locale qui consomme, qui sort. Je pense que tout sera mis en œuvre pour qu’aucun restaurant n’ait à fermer. La santé a un coût et nous en payons le prix", affirme Patrick Serveaux, le président de l’union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) à la Réunion.

Il faut tenir le choc surtout au vu de l’inquiétude suscitée par l’île voisine, Mayotte, où le variant sud-africain du Covid-19 circule activement et où le taux d’incidence est de 414 cas pour 100 000 habitants, un chiffre multiplié par 8 depuis le 1er janvier. Un confinement pour au moins 3 semaines est décrété sur l'île. Il commencera ce vendredi soir à 18h.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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