Ce mardi s'ouvre la 46ème édition du festival. Après deux années fortement perturbées par la crise sanitaire, le Printemps de Bourges reprend enfin ses droits, et c'est toute la ville qui va vibrer au rythme du festival jusqu'à dimanche.
« Elle va être exceptionnelle cette édition, puisqu'elle va être normale ! » S'amuse le directeur du festival, Boris Vedel. En effet, le Printemps, comme l'ensemble du monde de la culture n'a pas été épargné par la crise sanitaire. Le confinement avait eu raison de l'édition 2020, qui avait été transformée en « Printemps Imaginaire », un festival exclusivement en ligne.
En 2021, le Printemps avait bien eu lieu, mais au début de l'été et dans un format réduit, avec des jauges imposées pour les concerts et peu d'animations en ville. Pour retrouver une édition classique, il faut remonter... En 2019 : « Il y a un peu de fébrilité parmi les équipes, puisque ça fait trois ans qu'on n'a pas fait une édition dans un format complet. C'est un peu comme si c'était la première fois finalement, donc c'est une petite cure de jouvence ! Puis on a beaucoup de surprises... »
Les tracas inhérents à l'organisation d'un événement d'une telle ampleur sont presque devenus un plaisir : « Ça fait très plaisir ! C'est le stress de la production : une livraison qui n'arrive pas à temps, une structure qui est mal positionnée, des artistes qui annulent à la dernière minute... On retrouve un peu l'excitation de ce qui rend notre métier passionnant ! Et ça fait vraiment plaisir de retravailler avec toute l'équipe. À l'année, on est une petite dizaine, mais sur un festival, c'est un millier de personnes qui viennent travailler... C'est une grande famille. »
Cette année va être compliquée encore, et c'est normal, mais le Printemps est solide.
La crise sanitaire a eu des conséquences pour le festival, notamment d'un point de vue financier. Boris Vedel se veut rassurant : « On a eu la chance d'avoir des partenaires qui nous ont soutenus, publics notamment, que ce soit la Ville, le Département, la Région et l'État, qui ont beaucoup fait. [...] Et puis des partenaires privés et des mécènes qui sont à nos côtés. [...] Là, on a pu redémarrer sur nos deux pieds. Cette année va être compliquée encore, et c'est normal, mais le Printemps est solide ».
Malgré tout, le patron du festival admet avoir un peu de pression pour cette édition 2022 : « On va faire attention. Du côté des professionnels, ils vont être nombreux (4 000) à se retrouver à Bourges. C'est vraiment le premier rendez-vous des musiques actuelles, définitivement. Reste le public, qui lui a été un peu plus timide, mais là depuis deux semaines les ventes sont très fortes donc j'ai très bon espoir. »
Nous, on a 1 million de budget artistique. Donc si on veut faire du bruit, ce ne sera pas avec des grosses stars américaines.
Au programme cette année : 150 formations, dont 65 % d'artistes émergents. La découverte, c'est l'ADN du Printemps de Bourges : « C'est notre raison d'être ! On doit tous se poser la question de notre mission. Pour le Printemps de Bourges, par rapport aux autres festivals, c'est l'émergence, ces jeunes artistes qui démarrent au Printemps et les créations, des spectacles originaux, conçus et produits par le festival. Cette année Brigitte Fontaine, Pomme et beaucoup d'autres viennent faire des créations à Bourges. Je pense que c'est pour ça que les professionnels et le public viennent et apprécient le Printemps, parce qu'il a ceci de différent des autres ».
Une identité adaptée au contexte actuel : « Les grands groupes, parfois américains, ont racheté des grands festivals en France et "trust" les très grands artistes qui coûtent trop chers. 300 000, 500 000, des fois jusqu'à 2, 3 ou 4 millions d'euros, vous imaginez ? Nous, on a 1 million de budget artistique. Donc si on veut faire du bruit, ce ne sera pas avec des grosses stars américaines. »
Cette 46ème édition du festival marque aussi le retour du Printemps dans la ville, avec de nombreuses animations gratuites et de la musique, à chaque coin de rue : « Les gens vont retrouver leur Printemps ! Je pense que c'est tout aussi important que le reste, on a vraiment réalisé ça avec les équipes. C'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui vivent le Printemps, dans la ville, dans les rues, sur tout ce qui est en accès libre. Cette année, il va être plus beau encore ! »
Le premier concert de la semaine, c'est ce soir sur la grande scène du W. À l'affiche, Thomas et Jacques Dutronc ainsi que Gaëtan Roussel. Début des hostilités à 20 h.
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