Je participe à Rome au salon professionnel d’avocats où je présente les dernières offres de mon entreprise en matière de transformation digitale.
Et de quoi voulez-vous nous parler ce matin ?
De cohérence. Car en effet, je connais bien Rome pour y être venu à de nombreuses reprises, en famille, avec les EDC, dans le cadre de pèlerinages et y venir pour raison professionnelle, est une toute autre expérience. Car finalement, Rome, entre une chambre d’hôtel banale et un hall d’exposition c’est comme toutes les autres villes du monde qui accueillent des salons professionnels.
Vous n’y ressentez pas franchement le souffle de l’Esprit Saint, ni la proximité du tombeau de Pierre, ni la puissance intellectuelle et morale de l’Eglise universelle. On s’attendrait à ce, fort de deux mille ans d’intimité avec les témoins de l’Evangile, cette ville soit dans toutes ses dimensions y compris les plus banales, exceptionnelle !
Et qu’est-ce que cela évoque pour vous, Jean-Marie ?
En fait, ça me fait penser à moi, et à beaucoup d’entre nous. Vous savez, saints le dimanche, si fraternels avec nos amis, nos communautés, ceux qui nous ressemblent et si quelconques la semaine, au boulot ou avec ceux qui nous sont indifférents. En réalité, nous sommes tous des petites Rome(s). Non pas des petites Rome(s) Antiques, mais des petites Rome(s) en toc !
Les gens qui ne nous savent pas chrétiens ne peuvent le deviner à notre comportement quelconque et ceux qui le savent se disent : « ils s’imaginent « sel de la terre et lumière du monde », mais bon, ça ne saute pas aux yeux ! » Nous courrons le risque que notre foi devienne vestige, notre espérance devienne culture, notre charité collection d’œuvres d’art.
Et quelle est votre espérance Jean-Marie dans ce contexte un peu sombre ?
Nous sommes notre première terre de mission : si nous voulons témoigner au monde – y compris au monde économique qui en a tant besoin - de la joie de l’Evangile, efforçons-nous d’être - chacun d’entre nous - là où nous sommes, en ce moment même, en famille, au boulot, dans notre chambre d’hôtel, en cohérence avec l’Evangile. Car comme le disait déjà Sainte Catherine de Sienne au XIVe siècle : « si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde ! »
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