A l’occasion de la Saint-Valentin ce vendredi, Monseigneur François Touvet, évêque du diocèse de Fréjus-Toulon, se livre sur le couple et sa place dans l’Église.
Rcf : De nombreux couples vont fêter ce vendredi la Saint-Valentin. Doit-on la célébrer en tant que chrétien ?
Pourquoi pas ? Lorsque des personnes s’aiment et manifestent ainsi leur bonheur et le partagent autour d’elles, c’est toujours une joie. Et en tant que chrétien de les accompagner, se réjouir avec elles, et les aider à construire un beau projet de vie.
Cela doit-il être l’occasion pour vous l’occasion de replacer Dieu au sein du couple ?
Oui. J’avais une petite formule lorsque je préparais les mariages, je disais : « c’est un peu un mariage à trois ». Dieu est là, c’est lui qui permet cette rencontre, offre son amour. Et le couple devient le témoin de cet amour. Parfois on propose de renouveler l’engagement. On ne refait pas le mariage mais le fait d’être capable de se redire : « je me donne à toi », qu’il faut répéter en fait tous les jours, à chaque instant, mais le fait de le prononcer de façon un peu plus solennel, éventuellement avec d’autres couples qui font la même démarche, c’est vraiment très beau. Cela montre la force de l’engagement qui a été pris et en même temps le besoin d’accueillir la grâce de Dieu chaque jour pour continuer cette route.
Le mariage chrétien est une vocation
Oui, c’est une vocation. Nous sommes tous appelés. Nous avons tous une vocation à la sainteté. Mais chaque baptisé va y parvenir sur un chemin qui lui est propre. Et parmi les chemins, il y a celui du mariage. Homme et femme qui vont, parce qu’ils s’aiment, choisir de se donner totalement l’un à l’autre dans la fidélité, la liberté, avec le souci de la fécondité. Et pour ceux qui tristement ne peuvent pas donner la vie, il y a une forme de fécondité aussi par le rayonnement de leur couple.
Le mariage ce n’est pas comme le permis de conduire. Il ne suffit pas de faire 20 heures de cours pour passer l’examen
Est-il important de prendre un temps de discernement avant le mariage ?
La préparation au mariage est un temps important. L’Église demande au moins six mois de préparation. Je pense qu’il faut au moins une année. Il y a des entretiens avec le prêtre ou le diacre qui va assurer la célébration ou des rencontres avec d’autres fiancés et tout cela est important. Le mariage ce n’est pas comme le permis de conduire. Il ne suffit pas de faire 20 heures de cours pour passer l’examen. Il faut prendre le temps de réfléchir et laisser mûrir ce qui a été échangé dans ces rencontres et progresser jusqu’à la pleine compréhension du sacrement du mariage. C’est un état de vie le mariage
Le couple a-t-il une mission dans l’Église ?
Oui, la mission de témoigner. D’être un signe concret de l’amour de Dieu pour tous. Une famille dans laquelle on voit Monsieur et Madame qui s’aiment, se respectent, une famille heureuse qui ouvre sa porte, pratique l’hospitalité, témoigne de la foi, on va, en les voyant, comprendre que Dieu est là, qu’il nous aime.
On pense bien-sûr à l’occasion de la Saint-Valentin aux couples. Cette fête peut être plus douloureuse pour les personnes célibataires ou séparées. C’est aussi l’occasion de penser à elles ?
Oui, notamment les personnes qui vivent le veuvage et que l’on oublie souvent lors de nos prises de parole sur le mariage, la famille. Elles vivent une épreuve très difficile mais le cœur reste éclairé par ce qu’elles ont vécu, partagé avec leur épouse ou leur époux. Il y a également des couples qui se sont séparés. Nous avons vraiment à les entourer, respecter leurs situations, voir comment nous pouvons les intégrer à la vie de l’Église et que l’Église soit vraiment force de proposition pour les accompagner sur leur chemin de vie. C’est l’objectif de tout ce qui est proposé par la pastorale des Familles et de la Vie lors de la préparation des mariages, pour accompagner les couples déjà mariés, etc.
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