Veaux, vaches, cochons… La plus grande ferme d’Europe s’installe samedi 21 février porte de Versailles, à Paris. Pendant dix jours, les citadins vont redécouvrir le monde de la campagne. D'ici au 1er mars, après une inauguration à l'heure de la première traite par François Hollande, plus de 700.000 visiteurs sont attendus pour admirer les 4.000 animaux exposés, dont 1.200 bovins, les plus populaires, et goûter aux saveurs régionales. Un moment de fête en pleine crise.
Les agriculteurs se disent étranglés par les normes, les contraintes et les démarches administratives. Leurs revenus sont en berne pour toutes les productions, à l'exception du lait et du vin. L'avenir du secteur agroalimentaire est d’autant plus incertain que pèsent sur lui l’embargo russe, la guerre des prix entre distributeurs, la fin des quotas alimentaire et le défi environnemental.
A quelques jours du salon de l’agriculture, le gouvernement a voulu faire un geste. En conseil des ministres ce mercredi, il a adopté des mesures destinées à faciliter la vie des agriculteurs ont été annoncées. Les exploitants pourront plus facilement créer ou agrandir les élevages de volailles. Et le gouvernement va également "simplifier l'emploi de jeunes salariés", aujourd'hui soumis à de nombreuses démarches. La FNSEA, le premier syndicat agricole, s’est dite satisfaite.
Et puis, à quelques mois de la Conférence des Nations unies sur le climat organisée à Paris, le salon doit servir de vitrine internationale à la recherche "made in France" dans le domaine agroalimentaire. Drones, applications mobiles et biotech vont donc cohabiter avec les animaux dans les étables.
Dans les allées, on discutera certainement aussi de l’agroécologie, vantée par Bercy et soutenue par certaines associations de défense de l'environnement. Dans les grandes lignes, elle consiste à repenser les pratiques de production et de culture afin de réduire l'impact écologique. Côté agriculteurs, sur le fond on est d’accord mais le terme fait tiquer. Le maître-mot de ce salon devrait toutefois rester celui de convivialité.
Et dans le contexte des attentats de Paris et Copenhague, le salon de l’agriculture sera fortement gardé, avec des effectifs de sécurité en hausse de 20% par rapport à 2014. 300 vigiles en tenue et en civil devraient circuler dans les allées.
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