7 % d’opérations de sauvetage en mer en plus liées aux loisirs nautiques ont été enregistrées pendant l’été sur la façade Manche-mer du Nord. La préfecture maritime rappelle les bons réflexes pour partir en mer.
Les loisirs nautiques dans la mer de la Manche ont la cote, mais cela n’est pas sans danger. 723 interventions ont été comptabilisées de mai à septembre 2024 par les CROSS de Jobourg et de Gris-nez, impliquant 1604 personnes et conduisant à la mort de trois personnes. C’est 7 % d’opérations en plus par rapport à 2023 pour cette même période. Pour la préfecture maritime, cette légère augmentation s’explique notamment par les mauvaises conditions météorologiques de cet été.
C’est la plaisance à voile qui a été la première cause de déclenchement d’opérations de sauvetage cet été, 33 % des cas, devant la plaisance à moteur et l’isolement par la marée. Pour sensibiliser les plaisanciers aux bons réflexes, des opérations de contrôle à quai et en mer ont été effectuées cet été. 8 % des navires contrôlés étaient en infraction.
Toutes les règles de sécurité se trouvent dans un texte de référence, appelé la division 240. On y trouve le matériel minimal de sécurité, les prescriptions pour se positionner et communiquer avec les secours. « Les pratiquants de loisirs nautiques doivent avoir un matériel bien adapté, qu’ils ne préjugent pas de leur force notamment en début de saison, qu’ils préviennent quelqu’un à terre qui puisse déclencher l’alerte, qu’ils aient un moyen de communication sur eux, et un système lumineux pour être repérés plus facilement de nuit », rappelle Frédéric Garnaud, directeur du CROSS Jobourg.
Autre conseil rappelé lors de cette campagne de sensibilisation : identifier son matériel, comme l’explique Benoît de Guibert, préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord : « Aujourd’hui, il est obligatoire par exemple de marquer son aile de kitesurf, avec son nom et son numéro de téléphone. Ainsi, lorsqu’on retrouve une aile perdue en mer ou sur le bord du littoral, on va tout de suite identifier le propriétaire et s’assurer que la personne est bien saine et sauve. Cela nous évitera de déclencher une opération de secours, car dans le doute, si on imagine qu'une personne est en détresse en mer, on met en œuvre tous les moyens ».
Le préfet cherche à diminuer le taux de fausses alertes et invite notamment les personnes qui ont perdu leur matériel en mer à prévenir les secours. « Il faut avoir le réflexe de prévenir : "j’ai perdu mon paddle en mer, j’ai perdu mon radeau pneumatique, il est en train de dériver au large, mais il n’y a personne à bord". C’est important que tout le monde ait cette culture de la sécurité. S’il y a quelque chose d’inhabituel en mer, il faut faire le 196. » Pour les autorités maritimes, il s’agit d’économiser les moyens de secours, qui ne sont pas illimités et doivent être gardés en alerte pour intervenir sur des véritables opérations de secours.
Justement, parmi les moyens engagés lors des opérations de sauvetage, on trouve l’hélicoptère H160 de la Marine nationale, basé à Maupertuis. Nicolas en est le commandant de bord. Il se réjouit de l’évolution du matériel, avec une technologie plus performante qui améliore leur efficacité. Néanmoins, il retrouve les mêmes marqueurs qu’il y a 10 ans au niveau des usagers. « Il y a des gens bien équipés qu’on retrouve instantanément quand ils sont en difficulté et ceux qui ne sont pas équipés, amateurs voire inconscients, et là les recherches peuvent durer très longtemps ou ne pas aboutir. »
Pour rappel, il existe deux moyens de communication d’urgence : le numéro de téléphone 196 ou le canal de détresse VHF16.
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