Cette nuit, le gouvernement a présenté aux syndicats un protocole d'accord pour les personnels hospitaliers, hors médecins, dans le cadre du Ségur de la santé. Annoncée le 17 mai par Olivier Véran, cette grande concertation avait pour objectif de tirer des leçons de la crise sanitaire et de revaloriser la travail des soignants. Le projet annoncé cette nuit prévoit une augmentation de 180 euros par mois pour pour les infirmiers, les aides-soignants mais aussi les brancardiers ou les manipulateurs radio. Si les syndicats ont quelques jours pour se prononcer, le syndicat professionnel des syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) se dit déjà "absolument pas satisfait", par la voix de son porte-parole Thierry Amouroux au micro de Jean-Baptiste Labeur.
La France est parmi les pays d'Europe où les infirmiers sont le moins bien payés. 180 euros mensuels net par mois, c'est encore loin des 300 euros demandés par le collectif Inter-Hôpitaux. "Ces 300 euros, c'est le différentiel actuel entre le salaire d'une infirmière en France et le salaire moyen infirmier européen. Ce qu'on demande c'est juste un rattrapage pour qu'on soit payés à notre juste niveau", explique Thierry Amouroux.
Conséquence des bas salaires, le départ des jeunes infirmiers dans les autres pays de l'Union européenne, où "ils sont nettement mieux payés". Ajouté à cela le fait que "30% des jeunes infirmiers diplômés" abandonnent le métier dans les cinq ans qui suivent le diplôme, comme le rappelle Thierry Amouroux, "car ils voient qu'ils ne tiendront pas 42 ans à ce rythme". Une fuite des diplômés qui "risque de s'accélérer après cette réponse inadaptée", prévient le porte-parole du SNPI.
Qui dit bas salaires dit postes vacants. Le gouvernement propose la création de 15.000 nouveaux emplois : "C'est là encore une petite manipulation des chiffres, dénonce Thierry Amouroux, en fait il propose 7.500 créations de postes nouvelles qu'il rajoute aux 7.500 postes non pourvus."
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