Du 24 au 29 mars, c’est la Semaine de la presse et des médias dans l’École. Au lycée Étienne-Mimard, à Saint-Étienne, des élèves de 2nde sont aux commandes d’une web radio : Radio Mimard. L’occasion de questionner leur rapport aux médias.
Quatre micros, quatre casques, une table de mixage. Dans ce petit studio, perché sur une mezzanine au milieu du CDI, deux élèves de 2nde du lycée Étienne-Mimard de Saint-Étienne relisent leurs textes. “La dernière fois, c’était trop monotone, rappelle Béatrice Wauters, documentaliste. N’hésite pas à souligner les mots importants.”
Tous les mercredis, pendant deux heures, les lycéens défilent derrière le micro. Ils réalisent des reportages, des interviews, et même des fictions sonores. Ces ateliers s’étalent sur six semaines “avec, à la clé, un enregistrement en faux direct”, explique Régis Bancel, documentaliste et créateur de la web radio.
Et c’est une démarche volontaire. En début d’année, les élèves ont le choix entre plusieurs options, dont la radio fait partie.
“Il y a cinq ans, on a reçu du matériel et on a attaqué”, résume sobrement Régis Bancel. Mais pas question de parler de ligne éditoriale : “C’est un outil pédagogique avant tout, l’idée, c'est vraiment de proposer des choses variées autour de différents formats radio”.
Ce matin-là, les lycéens travaillent autour de l’intelligence artificielle, un sujet plus que jamais d’actualité. Certains imaginent une interview d’un “faux Elon Musk” quand d’autres rédigent un dialogue entre deux robots. Leur créativité est sollicitée, sans pour autant négliger leur esprit de synthèse, puisque ces fictions sonores s’appuient sur des informations vérifiées.
À la question, “Comment tu t’informes ?”, les réponses varient. “Sur Tik Tok, Instagram”, énumère Noeyla. De l’autre côté du CDI, Thomas, lui, regarde plutôt les journaux télévisés avec ses parents le soir.
Qu’en est-il de la radio ? “J’écoutais la radio parce qu’on m’amenait à l’école en voiture, mais maintenant j’y vais en bus, donc je n’écoute plus trop”, confie Yanis Elian. Sur une quinzaine d’élèves, seulement deux s’informent par la radio. “Ils ne connaissent que Skyrock, ironise Régis Bancel. Donc ils viennent vraiment avec beaucoup de curiosité et la plupart accrochent.”
Derrière la table de mixage, Béatrice Wauters écoute attentivement deux lycéens. Pas facile pour eux de s’exprimer devant un micro. “Ce ne sont pas forcément les élèves les plus à l'aise qui vont être les plus en réussite dans le studio”, nuance la documentaliste.
Elle décrit des jeunes “plus posés et sérieux”, une fois installés. Ils sont aussi amenés à s’auto-évaluer, en se réécoutant les uns, les autres. “Au début, c’était un peu intimidant parce qu’on ne connaît pas les personnes qui nous écoutent, mais au fur et à mesure, on s’habitue”, confie Noam. À l’issue de ces six séances, plusieurs podcasts seront diffusés sur le site de Radio Mimard.
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