Nous entrons dans la Grande semaine. Celle qui est au cœur et au creux de la foi chrétienne. Pourtant, voilà qui ne parle plus beaucoup et même plus du tout à nombre de nos contemporains, sauf à savoir qu’il y aura des œufs en chocolat dans les jardins.
Cependant, c’est bien la semaine sainte. Celle célébrée par les Chrétiens de par le temps et de par le monde. Semaine qui s’enfonce avec le Christ en sa passion, tente d’épouser au plus près ce chemin escarpé de l’art d’aimer. Cette semaine inouïe où l’Église croit que le Christ serviteur de tous descend jusque dans les enfers de nos vies et de ce monde pour les briser, non d’une lance mais de la force de son amour. Afin que nous puissions croire en tremblant que plus rien n’est clos à jamais, destiné à la nuit à perpétuité. Annonce bouleversante de cette semaine : Là où étaient l’injustice, le mensonge, la trahison et la mort, la vie persévérante et amicale, va encore et encore surgir.
Oui, tout cela semble bien loin de la lourde réalité de notre époque. Mais non ! Car il est tant d’hommes et de femmes serviteurs de la vie. Alors que notre monde est livré aux puissances du pouvoir et du gain, une foule qu’on ne peut dénombrer vit autrement. Des êtres de chair et de sang qui savent intimement que la vie est unique, fragile, précieuse. Tous ces visages, proches et lointains, tiennent le monde. Pour de vrai.
Ils sont les serviteurs de la vie qui vient de plus loin que nous, refusant tout ce qui bafoue l’humain, le met en danger et lui fait violence. Ils sont des résistants du quotidien comme de l’extraordinaire. Ils n’ont pas de plan mais agissent par un flair d’humanitude – selon le mot d’Edmond Rostand. Tout leur être sait d’instinct, sans tambour ni trompette, ce qui est juste et bon.
C’est ce qu’a fait, jusqu’au bout du témoignage de sa vie le lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame. C’est ce que font des multitudes de femmes et d’hommes, qui malgré les bombes, la faim, la peur, malgré tous les risques de la terre, emmènent leurs enfants à l’école jusqu’au bout du monde s’il le faut, et se lèvent, frêles et résolus, contre toutes les barbaries.
Alors oui, cette Grande Semaine du Serviteur qui s’ouvre est pour eux tous. Ils sont nos paratonnerres, afin que du fond des drames et des crimes, la vie submerge la mort.
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