6 ans après son arrêt en Alsace par manque de bénévoles, SOS Racisme remonte une antenne à Strasbourg. Découverte du nouveau projet avec leur porte-parole José Kouamé.
RCF Alsace : Quel a été le déclic de votre engagement à SOS Racisme ?
José Kouamé : C'est un événement personnel arrivé à mon fils qui a à peine neuf ans. A l'école, il a subi une attitude blessante vis à vis de sa couleur de peau. C'était la première fois que nous rencontrions une attitude raciste. C'est ce qui a motivé mon envie justement de combattre ce type de comportement et d'idées. J'ai contacté le siège de SOS Racisme. Le président Dominique Sopo m'a alors orienté vers la personne chargée des régions.
RCF Alsace : Après sa création en région parisienne en 1984, SOS Racisme est arrivé en Alsace en 1990. Seulement, l'antenne a fermé en 2018. Que s'est-il passé ?
J.K.: L'ancienne direction a visiblement manqué de bénévoles. Raison pour laquelle le mouvement s'est essoufflé par la suite.
RCF Alsace : En remontant l'antenne, comment éviter de tomber dans le même écueil ?
J.K. : Notre président est l'ancien référent de la région. Avec trois autres personnes, nous avons désormais monté un bureau de direction composé d'un Président, Vice-Président et Porte-Parole, une trésorière, et un jeune étudiant à Strasbourg qui est secrétaire général. Nous avons réfléchi à l'organisation. Nous sommes désormais mieux structurés. Quinze bénévoles nous ont rejoints, alors qu'il y a encore quelques mois, nous étions à peine trois ou quatre. C'est une évolution significative ! On compte faire en sorte que désormais les personnes soient pleinement mobilisés et soient associés à la vie de l'association, avec des actions tout au long de l'année.
RCF Alsace : Quels sont vos projets ?
J.K. : Nous envisageons de relancer les testings, une pratique lancée par SOS Racisme depuis près de 30 ans qui passe au crible juridique telle ou telle entreprise ou telle ou telle boite de nuit, puisque nous pouvons être amenés à tester les lieux festifs. On peut être amené à tester les agences immobilières également, et tout ce qui a trait également à la vie du quotidien. Nous avons aussi un volet d'éducation populaire, qui est très important. SOS Racisme n'est pas que répressif mais est là pour sensibiliser également. On part dans des écoles, dans des collèges, dans des lycées pour avec l'aide des chefs d'établissement, puisque SOS Racisme a un agrément de l'Education nationale pour sensibiliser les plus jeunes.
RCF Alsace : Pourriez-vous donner une définition de la discrimination raciste ?
J.K. : : Elle consiste au fait que l'appartenance et la couleur de peau de quelqu'un fait qu'il soit mis de côté ou lésé tout simplement. Cela peut se traduire par une attitude verbale ou par des comportements qui font se sentir à la personne qu'elle n'est pas à sa place. Je rappelle la France est à nous tous. la France. Chacun a sa place en France.
RCF Alsace : En 2024, votre fils reçoit une critique raciste dans une école d'Alsace. N'est-ce pas trop tard ?
J.K. : Je suis positif de nature, il n'est jamais trop tard ! On peut dès à présent semer les graines pour que demain cette société soit plus égalitaire et plus juste. Et en Alsace, il y a un travail à faire. Mais je suis confiant qu'il sera fait avec les uns et les autres.
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