Depuis plusieurs années, l'association Medina, installée à Bourges, s'occupe d'une maternité dans la région d'Idlib en Syrie. Le site a été épargné par le tremblement de terre, mais doit compenser les dégâts dans les autres infrastructures.
Le 6 février dernier, le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie a fait des dizaines de milliers de morts et d'énormes dégâts matériels. La région d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie où l'association Medina a installé depuis plusieurs années sa maternité, a été fortement touchée. Il y a eu des dégâts à une dizaine de kilomètres seulement... mais heureusement, le site a été épargné par la catastrophe. D'autres infrastructures de santé dans la région n'ont pas eu cette chance, et la maternité doit compenser : « L'équipe soignante a dû prendre en charge des femmes enceintes prêtes à accoucher, qui n'avaient plus de maternité à cause du tremblement de terre » explique Franck Carrey, le Président de l'association. « Il y avait aussi des nourrissons en couveuse dans la région, et la maternité les a pris en charge ».
La maternité doit donc pallier comme elle peut aux conséquences du séisme, ce qui entraîne « Une suractivité importante pour une structure qui était déjà énormément sollicitée, et doit faire face à des carences de financement » s'inquiète Franck Carrey. Avant le séisme, environ 300 accouchements étaient réalisés chaque mois à la maternité (dont un quart par césarienne) et les 9 couveuses pour les prématurés étaient pratiquement tout le temps utilisées. Le contexte ne va pas arranger les choses : « C'est difficile à évaluer pour le moment, mais on peut dire que ces sollicitations ont encore augmenté. Ce qui impose aux obstétriciens de jongler avec des séjours les plus brefs possibles, et côté gynécologue, d'accueillir encore plus de femmes prêtes à accoucher. »
La maternité a besoin d'argent pour payer les 70 personnes qui travaillent sur place, mais aussi de matériels : « Les besoins se situent à tous les niveaux. Il a tout ce qui est consommable médical. Il y a des distributions par plusieurs grosses ONG - comme l'OMS - mais il faut compléter. On a besoin aussi de choses simples comme le fioul, pour faire tourner les générateurs pour les couveuses, les blocs opératoires, le chauffage... »
Les populations de la région d'Idlib ont déjà subit 12 ans de guerre, auxquels s'ajoute cette nouvelle catastrophe. La situation humanitaire sur place est terrible : « Dans notre village d'implantation et les villages avoisinants, des camps de tentes pour les réfugiés se sont ouverts dans les quelques jours qui ont suivi le tremblement de terre. Des réfugiés qui ont déjà été déplacés plusieurs fois par faits de guerre se retrouvent de nouveau sans rien, avec un hébergement misérable, dans des conditions hivernales très, très dures ». Quel espoir ? « Hélas, les choses vont encore s'appesantir. Mais cette équipe soignante a un courage extraordinaire. Le succès de ces enfants qui naissent régulièrement dans la structure est quelque chose auquel se raccrocher, dans un contexte extrêmement difficile.»
L'association Medina lance un appel aux dons pour aider les victimes du séisme. Rendez-vous sur le site helloasso.com. Vous pouvez également envoyer un don par chèque à l’ordre de l’Association Medina 3, rue du Moulon 18000 Bourges.
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