On pensait que les relations diplomatiques entre la Russie et la Turquie s’étaient apaisées, notamment depuis l’assassinat de l’ambassadeur russe à Ankara, le 19 décembre 2016 dernier. Mais depuis quelques jours, de nouvelles tensions font leur apparition, sur le front syrien. Lundi 20 mars dernier, la Russie a adressé un rappel à l’ordre à la Turquie.
Un rappel à l’ordre adressé également à Israël, et qui explique à ces deux puissances la volonté de Moscou de rester l’un des protagonistes principaux du conflit en Syrie. La Russie voit en effet d’un très mauvais œil l’offensive turque entamée en août 2016 aux côtés des rebelles syriens, dans le cadre de l’opération "Bouclier de l’Euphrate".
Dernièrement, des forces militaires russes se sont installées à Afrine, une enclave kurde du nord du pays, afin de stopper l’avancée des Turcs. Ce n’est pas un hasard. Par cet acte, les Russes peuvent ainsi empêcher les Turcs de s’en prendre aux Kurdes. En effet, les Unités de protection du peuple (YPG) proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) font figure de cible principale pour les Turcs.
Déjà bloquée au Sud par l’armée syrienne, la présence de soldats russes empêche l’avancée de l’opération "Bouclier de l’Euphrate" et la progression de l’armée turque, contre les forces kurdes. Officiellement, les Russes affirment vouloir garantir le respect du cessez-le-feu en vigueur depuis décembre 2016. A noter que les Américains soutiennent eux-aussi les soldats kurdes, par leurs forces spéciales. L’illustration même que la Russie et les Etats-Unis veulent garder toute les cartes en main dans le conflit syrien.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !