Donald Trump marque une fois encore ses différences avec Barack Obama. En 2013, l’ex-président américain avait refusé, au dernier moment, de frapper la Syrie, après une ancienne attaque chimique, une fois encore imputée au régime de Bachar al-Assad. Trois jours seulement après une attaque chimique présumée qui a défrayé la chronique, les Etats-Unis ont bombardé une base aérienne syrienne jeudi 6 avril dernier.
Selon les informations communiquées par l’armée syrienne, les bombardements auraient fait six morts, de nombreux blessés et causé d’importants dégâts matériels. L’agence syrienne de presse Sana a annoncé par ailleurs la mort de neuf civils dans les villages situés à côté de la base aérienne syrienne. L’OSDH dénonce quant à lui sept soldats morts et une destruction quasi-totale de l’aérodrome.
Cet acte unilatéral a été vivement dénoncé par le régime de Bachar al-Assad et ses alliés russes et iraniens. Dans la foulée, Moscou a demandé la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU. Six ans après le début de la guerre en Syrie, il s’agit de la première attaque américaine officielle contre le régime syrien.
Vers 3h40 du matin, ce sont pas moins de 59 missiles de croisière Tomahawk qui ont été tirés depuis deux navires militaires américains croisant en Méditerranée, en direction de la base aérienne d’Al-Chaayrate. Cette attaque dénote de la politique présumée de Donald Trump, qui s’était toujours opposé à une intervention militaire directe de Syrie.
Le président américain s’est justifié dans une allocation télévisée, expliquant que ces frappes étaient une réaction à l’attaque chimique perpétrée mardi dernier. Selon le Pentagone, la base d’Al-Chaayrate était jusqu’à présent un lieu de stockage d’armes chimiques. L’attaque semble marquer un tournant dans la politique américaine sur le sujet syrien.
Jeudi, le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, a appelé au départ de Bachar al-Assad, critiquant le fait que Moscou avait manqué à ses responsabilités. Jusqu’à présent, Donald Trump semblait plutôt s’accommoder du maintien au pouvoir du président syrien. L’attaque américaine a par ailleurs été plutôt bien accueillie par les Etats européens et la Turquie.
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