Antoine-Marie ne nous parle pas ce matin du match de football sous tension qui a lieu ce soir à Paris entre la France et Israël, mais d’un autre épisode de tension franco-israélienne. Il en tire une conclusion inattendue...
Commençons par égrener quelques souvenirs, car l’histoire est tenace. Certains de vos auditeurs se souviennent probablement de la vive altercation entre Jacques Chirac et des soldats israéliens, dans la Vieille ville de Jérusalem, en 1996. Le Président français, excédé, s’en était pris à des membres de la sécurité israélienne qui l’empêchaient d’approcher les Palestiniens de la Via Dolorosa.
Un peu plus tard, un nouvel incident éclatait à l’entrée de l’église Sainte-Anne, quand il constatait que des soldats israéliens étaient entrés dans cet édifice, qui fait partie du Domaine national français en Terre sainte. L’histoire se répétera au même endroit, en janvier 2020, avec Emmanuel Macron.
C’est à croire que l’histoire bégaie mais, cette fois-ci, l’affaire survenue en fin de semaine dernière semble montée de toutes pièces par un État hébreu à la rudesse légendaire et en proie à une tension extrême. Un incident diplomatique a émaillé la visite à Jérusalem du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
Il s’apprêtait à visiter un haut lieu de pèlerinage qui abrite la grotte du Pater au sommet du mont des Oliviers, des policiers israéliens sont entrés armés dans cet espace également placé sous l’autorité de la France. La tension est montée, et deux gendarmes français ont été brièvement arrêtés.
Cette visite devait restaurer les liens avec Israël. Il faut croire que Benyamin Netanyahou ne l’entend pas de cette oreille. Il reproche à Emmanuel Macron de s’être prononcé en faveur de l’arrêt des livraisons d’armes à Israël pour sa guerre à Gaza. À Netanyahou, qui assurait ensuite qu’il menait « une guerre de civilisation contre la barbarie », le Président français a répondu, sans effets de manche diplomatiques, ne pas être sûr « qu’on défende une civilisation en semant la barbarie ».
Alors, on comprend aisément la volonté de l’État hébreu d’éradiquer les terroristes du Hamas après l’horreur du 7 octobre 2023. Aujourd’hui, toutefois, c’est barbarie contre barbarie, et le nombre de morts dans la bande de Gaza est abyssal.
A Gaza, justement… les paroisses catholique et orthodoxe qui survivent au nord du territoire, si elles ne sont pas répertoriées dans les lieux régis par des accords internationaux, sont devenues des sanctuaires à protéger. Le curé de l’unique paroisse catholique de Gaza, prise entre deux feux, craint un ordre d’évacuation, mais il refuse de partir, avec un argument implacable : « Aucun d’entre nous, confiait-il ces jours-ci à Radio Vatican, n’est impliqué dans le conflit. » Plus encore qu’aux pierres, on ne peut toucher aux disciples du Christ en Terre sainte ! « Le temple de Dieu est sacré, écrivait Paul aux Corinthiens, et ce temple, c’est vous ».
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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