Retards, suppressions de train, manque de personnel... Les difficultés s'accumulent depuis un an sur le réseau ferroviaire de la région. Majorité régionale et opposition s'écharpent pour déterminer qui est responsable.
Pour Xavier Bertrand la faute revient principalement à la SNCF. Depuis l'automne 2021, la majorité régionale fait pression sur l'entreprise ferroviaire pour améliorer la qualité du service. Pointant du doigt les manquements constatés. "Cette situation reste inacceptable, alors que la SNCF a déjà prolongé le plan de transport adapté mis en place pendant les vacances de la Toussaint" rappelle Xavier Bertrand dans un courrier à la SNCF du 14 novembre 2022. Face à la situation dégradée, il s'est également engagé à ne pas augmenter les tarifs des billets en 2023 malgré la flambée des prix de l'énergie.
A gauche de l'hémicycle régional, une grande "déclaration d'amour à la SNCF" a eu lieu mardi 16 novembre. "Nous voulons un grand service public ferroviaire" rappelle Karima Delli, présidente du groupe écologiste. Les différents élus écologistes, socialistes, communistes et insoumis s'accordent sur la responsabilité de la région dans la situation actuelle. "Depuis 7 ans le service TER ne fait que se dégrader. Avant l'arrivée de Xavier Bertrand à la tête de la Région il n'y avait pas autant de problèmes" assène la communiste et cheminote, Héloïse Dhalluin. "Nous avons commandé 19 nouvelles rames en 4 ans et 33 autres ont été commandées" lui répond Franck Dhersin, vice-président en charge des transports.
Un sous-investissement de l'Etat
Tous s'accordent pourtant sur un point : le manque d'investissements sur le réseau au niveau national. "L'enveloppe pour les TER que l'Etat verse à la région n'a pas évolué depuis 2000" déplore Karima Delli. De son côté Franck Dhersin met en avant la tribune, signée par Xavier Bertrand, pour réclamer à l'Etat un "new deal ferroviaire". Dans cette tribune parue cet été, les régions françaises demandent un investissement de 10 milliards d'euros sur 10 ans pour rénover le réseau vieillissant.
En filigrane de tous ces débats se niche également la question de l'ouverture à la concurrence. "C'est une aberration. Nous passerons juste d'un monopole public à un monopole privé" alerte Julien Poix, conseiller régional LFI. A gauche on s'inquiète de la multiplication des acteurs entre les lignes, leur exploitation et la maintenance. A l'inverse pour Franck Dhersin, l'ouverture des lignes de TER régionales à la concurrence, dès 2024 avec l'étoile d'Amiens, va permettre de "renégocier des conditions d'exploitation avantageuses pour les usagers".
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