Le milliardaire Richard Branson s’apprête à décoller dans l’espace, en touriste. Une pratique réservée aux plus riches de la planète, mais qui pourrait se démocratiser d’ici plusieurs années.
Dimanche, c’est Richard Branson qui prendra part à un vol suborbital dans un vaisseau conçu par son entreprise Virgin. Jeff Bezos lui emboîtera le pas quelque temps plus tard, dans un vaisseau également conçu par sa société, Blue Origin. Une bataille d’ego certes, mais également un tournant dans la vision que l’on peut avoir de l’espace aujourd’hui.
"On peut penser qu’il y a une guerre d’ego. Les deux sont milliardaires, entrepreneurs, aventuriers, rêveurs. Ils choisissent la méthode la plus difficile. Monter comme une fusée et redescendre en planant comme un avion. Dans les deux cas, ils n’atteindront pas la vitesse orbitale. Les moteurs servent juste à prendre de l’altitude, une centaine de kilomètres. L’idée est de donner à des passagers l’expérience du vol spatial" explique le spationaute Jean-François Clervoye.
Ce dernier ajoute que les récentes études de marché en matière de tourisme spatial démontrent qu’il existerait suffisamment de clients sur terre pour rentabiliser cette pratique sur huit à dix ans. Avec un investissement très lourd au départ évidemment. "Il y a cinq échelles de tourisme spatial : le vol avec la vue sur la Terre depuis l’espace, le vol autour de la Lune pour quelques centaines de millions d’euros, une semaine en orbite terrestre pour une dizaine de millions de dollars, le vol suborbital pour cent fois moins cher, soit 200 à 300.000 euros. Il existe aussi un ballon atmosphérique, pour 100.000 euros. Enfin la version low cost, pour des scientifiques ou des touristes, à 5.000 euros hors taxes" lance-t-il.
Bien entendu, pour s’envoler dans l’espace, il existe des contraintes physiques évidentes. "La première contrainte, c’est la tonicité du système cardio-vasculaire. Il n’y a pas de contrainte de vue étant donné que le touriste ne pilote pas. La seule chose qu’il a besoin d’apprendre, c’est comment utiliser les toilettes, comment dormir et comment manger, sans oublier les règles de sécurité. Pour les vols suborbitals, il faut juste apprendre à monter à bord et à respecter les règles de sécurité" rappelle le spationaute.
Quel avenir pour le tourisme spatial ? Certains projets fous comme des hôtels en orbite sont déjà évoqués. Des projets crédibles pour Jean-François Clervoye. "Les vaisseaux existent" explique-t-il. Reste la question des destinations. "Soit aucune comme le vol Inspiration IV. Certaines missions visent la station spatiale internationale. C’est un peu plus compliqué, mais il existe des modules en cours de fabrication, pour une station spatiale privée. Il y aura dans cette décennie des destinations privées pour touristes, dans l’espace" conclut-il.
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