Changer de travail faute de trouver un sens ou de s’épanouir. De plus en plus de Français sont prêts à franchir le pas. Une aspiration à travailler mieux que les entreprises doivent désormais prendre en compte dans leur recrutement en adaptant leurs pratiques et leur management.
Le chômage est reparti à la hausse en France. Le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A a augmenté ce mercredi de 0,7 % au troisième trimestre 2023 selon l’Insee. Malgré ce rebond, les questions du bien-être au travail et du sens à donner à son activité restent des priorités des actifs. 43 % des actifs envisagent de quitter leur emploi pour un autre dans les deux ans, selon un rapport publié en juin 2023 par le projet Sens, association de dirigeants engagés pour redonner du sens au travail. Les jeunes cadres sont déjà 40 % à avoir ainsi franchi le pas.
« Ce n’est pas une grande flemme ou une grande démission, mais une aspiration à travailler mieux » explique Jean-Baptiste Barfety, énarque et haut fonctionnaire, fondateur du projet Sens, invité de la matinale RCF. Selon lui, il existe plusieurs facteurs pour se réaliser dans le travail : la rémunération à un juste niveau, la question du sens et celle du bien-être au travail. « On ne peut pas faire comme si cela n’existait pas. Ce n’est pas une question de riche, de nombreuses personnes se posent la question chaque jour. » souligne Jean-Baptiste Barfety.
En 1990, 60 % des actifs considéraient le travail comme un élément très important dans leur vie. En 2022, c’est seulement un sur cinq. La pandémie a accentué le phénomène. 66 % des cadres du privé trouvent qu'il y a trop de paperasse et d'administratif dans leur travail. A cela s’ajoute des critiques sur le management. « Sur ce point, il y a un problème de fond. Moins de la moitié des salariés en France disent que la reconnaissance est une pratique dans leur entreprise » indique Jean-Baptiste Barfety. Une tendance qui a doublé depuis 1990. « La reconnaissance ce n’est pas seulement le salaire, mais aussi des retours sur le contenu de son travail et une considération pour les efforts consentis » souligne t-il.
Selon l'étude du projet de sens, les dirigeants sont en retard et en décalage avec leurs salariés. 90 % trouvent que l’entreprise doit donner du sens au travail, mais coté, patrons 60 % estiment l’avoir déjà fait.
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