À l’automne 2020, Bernard Preynat avait finalement renoncé à faire appel de sa condamnation, ce qui laissait penser qu’il serait bientôt placé en détention. Mais la dégradation de son état de santé a poussé son avocat, Me Frédéric Doyez, à demander l’avis d’un collège d’experts pour savoir si l’état de santé de son client, « un homme âgé et malade », était compatible avec une incarcération. L’ancien prêtre aura 76 ans en février 2021.
Au lendemain de sa condamnation le 16 mars 2020, Bernard Preynat avait pourtant fait appel par l’intermédiaire de son avocat. Une démarche qui prolongeait sa liberté jusqu’à son deuxième procès, car sa peine n’avait pas été accompagnée d’un mandat de dépôt. Mais finalement, l’ancien aumônier scout a renoncé à cet appel en octobre 2020, une décision rendue publique un mois plus tard, le 24 novembre et accueillie comme un « soulagement » par plusieurs victimes.
Compte tenu du délai de l’expertise formulée par les médecins et au vu de son état de santé, Bernard Preynat pourrait donc bien ne jamais aller en prison. En cas d’incompatibilité de son état de santé avec une détention, une demande d'aménagement de peine ou de libération conditionnelle pourrait être formulée.
Le procès de Bernard Preynat avait été l’épilogue d’un long combat pour les victimes. Du 13 au 17 janvier 2020, Bernard Preynat avait été jugé devant le tribunal judiciaire de Lyon pour des agressions sexuelles commises sur de jeunes scouts, mineurs au moment des faits. Dans la salle d’audience, neuf victimes sur les dix non prescrites avaient assisté au procès. Mais le nombre total de victimes serait bien plus important. Selon les aveux mêmes de Bernard Preynat à son procès, les agressions sexuelles avaient lieu « presque tous les week-ends, les samedis après-midis », sur une période de vingt ans (1971-1991).
Reste désormais encore en suspens la question de l’indemnisation des victimes. Bernard Preynat avait été condamné à des dommages et intérêts allant de 3 000 à plus de 20 000 euros suivant les victimes. Mais l'ancien aumônier n’étant pas solvable, la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions (CIVI), un fonds de garantie d'État, devrait prendre le relais au civil.
Du côté du procès canonique, les victimes non concernées par la procédure au civil ont été indemnisées à la fin de l'année 2020. Pour les sept victimes présentes à la fois dans la procédure canonique et la procédure civile, le tribunal ecclésiastique de Lyon, dans une décision rendue le 25 mai 2020, avait dit attendre le procès en appel de Bernard Preynat pour statuer sur le montant des réparations financières.
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