Dans quelques jours, Christophe Gruault va s'élancer de Varsovie pour un voyage de 2 000 kilomètres jusqu'à Paris, à la force de ses bras. Une expédition ambitieuse sur un bateau modifié pour l'occasion, avec une dimension scientifique.
Les voyages forment la jeunesse. Dans le cas de Christophe Gruault, ils vont surtout faire travailler... ses bras. Le Berrichon installé à Jouet-sur-l'Aubois dans le Cher, va se lancer dans une folle aventure de Varsovie à Paris en bateau, soit plus de 2 000 kilomètres à la rame ! Mais qu'est-il allé faire dans cette galère ? Ou plutôt cette yole, le bateau qu'il va utiliser pour son périple ? « Au début, c'était pire, je voulais faire Moscou-Paris à la rame ! » s'amuse le voyageur. La guerre en Ukraine étant passée par là, il se contentera de "seulement" 2 000 kilomètres...
Christophe Gruault s'élancera de Varsovie sur le fleuve polonais de la Vistule le 1er mai. Au programme, un périple d'environ 50 jours « Le parcours est simple, c'est : Pologne, Allemagne, Hollande, Belgique et France. Je vais emprunter tous types de cours d'eau, fleuves, ruisseaux, rivières, canaux... Le plus important dans le parcours, c'est que ce ne sont que des cours d'eau douces continus ». Le Berrichon naviguera notamment sur le Rhin, la Meuse ou encore la Seine.
Au programme : entre 40 et 50 kilomètres par jour à environ 8km/h de moyenne à bord de la proto-yole, une sorte d'aviron, mais dans laquelle on rame vers l'avant... et ça change tout : « Le bateau est très spécifique. Au départ, on est partis sur une base de yole de mer, qui a été complètement transformée. La particularité, c'est que je rame vers l'avant. C'est le seul bateau équipé d'un système de rotation de pelles qui me permet de naviguer en voyant ce que j'ai en face de moi, ce qui m'offre évidemment une très belle vue, plus d'observation des animaux, et me permet d'anticiper plus facilement les dangers ». Le bateau, c'est l'œuvre de Jean-Marc Fage, le technicien du projet : « Je l'ai fabriqué avec l'aide d'un architecte naval. Grâce à ce bateau, on peut ramer dans toutes les conditions, calmes ou mouvementées. N'importe qui peut monter dedans, il est très stable, il n'y a pas de notion d'équilibre. Il n'y a pas de difficulté, à part la fatigue... »
L'expédition fleure bon l'aventure... mais a aussi une dimension scientifique, autour de l'eau : « Il y a deux choses qui se passent dans la pollution, la partie visible, et celle qui est invisible » explique Christophe Gruault. « Il y a cinq scientifiques du Muséum National d'Histoire Naturelle qui participent au projet. Ils ne sont pas physiquement avec moi, mais je vais faire tout un tas de prélèvements au fur et à mesure du parcours. Ensuite, ils feront les analyses ». Un aspect pédagogique également : « On travaille avec les écoles francophones du parcours. Les élèves eux-même vont pouvoir faire des prélèvements et participer à cette recherche scientifique. C'est une vraie recherche, pas un exercice de style ! »
Le projet est financé par la fondation Iris. Le départ pour Christophe Gruault, c'est donc le 1er mai à Varsovie. Arrivée prévu le 18 juin à Paris.
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