Ce budget 2021 est marqué par un effort sans précédent pour tenter d’atténuer les effets économiques et sociaux de la crise sanitaire. Et il se traduit par une hausse inédite des dépenses, malgré le creusement déjà perceptible des déficits publics. Cette année 460 milliards d’euros seront mobilisés dont 100 milliards pour le plan de relance présenté début septembre et étalé sur 2 ans. Une partie de cette somme, 10 milliards, servira dès cette année à aider à l’emploi des jeunes.
L’objectif central de ce plan pour l’essentiel sera de soutenir les entreprises (baisse des impôts pesant sur la production) afin d’aider un redémarrage de l’activité. A court terme, il n’existait pas d’autre option très convaincante. La logique à l’œuvre est d’un classicisme remarquable même si 30 milliards portent le souci d’améliorer les performances énergétiques dans le logement et les transports.
L’espoir porté par ce plan est celui d’une reprise significative : 8% de hausse du PIB l’année prochaine. Ce scenario est jugé optimiste par le Haut conseil des finances publiques qui souligne de grandes zones d’incertitudes concernant l’épidémie elle-même. Chacun le sent bien dans sa vie personnelle : l’horizon est loin d’être dégagé. Mais quelques engagements pris par le gouvernement sont maintenus : des crédits accrus pour la Défense, l’Intérieur, l’éducation et la justice. Comme la baisse de la taxe d’habitation dès l’an prochain pour les ménages les plus aisés. Côté recettes, la France peut compter sur un effort européen évalué à 37 milliards.
Ce budget très volontariste est peu contestable dans le climat de crise actuel. Mais des voix s’élèvent notamment dans l’opposition pour discuter la méthode choisie. Dans un entretien au JDD, dimanche dernier, le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Éric Woerth (LR), lève quelques lièvres. Il a absolument raison quand il réclame un meilleur « cadrage » des dépenses face au risque d’une dette transformée en « bombe à retardement ». Et il dénonce « un budget fantôme ». « On ajoute chaque jour des dépenses supplémentaires de fonctionnement sans lien avec la crise, sans contreparties et sans financement », souligne encore l’ancien ministre du Budget qui votera pourtant ce plan de relance. Reste une question lancinante : qui va payer les dettes ? Les générations qui viennent risquent d’être fortement mises à contribution. Indépendamment de la question sanitaire, le Covid va distiller longtemps ses effets.
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