Chaque mercredi à 7h20, dans La Matinale RCF, François Ernenwein, rédacteur en chef du journal La Croix, et Stéphane Vernay, rédacteur en chef délégué et directeur de la rédaction de Ouest France de Paris, décryptent l'actualité politique.
Quand on écoute la NUPES (Nouvelle union populaire écologiste et sociale), l'affaire semble entendue : l'union des gauches et des écologistes a déjà gagné, Jean-Luc Mélenchon sera premier ministre ! En vrai, il n'y a que lui qui y croit mais ses petits camarades lorgnent très fort le lot de consolation, à savoir le titre de premier groupe d'opposition à l'Assemblée nationale. Sauf qu'ils ne sont pas les seuls à faire ce calcul. Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, a la même idée : cette fois-ci c'est la bonne, le parti de Marine Le Pen va faire entrer une cinquantaine de députés à l'Assemblée. C'est cinq fois plus qu'en 2017 mais il y croit lui aussi. Et devinez quoi, le RN sera le premier groupe d'opposition à l'Assemblée nationale ! À moins que ce ne soient Les Républicains, qui ne sont pas tout à fait morts...
Certains rêvent de prendre une revanche post-présidentielle, lors des élections législatives de juin. Mais faut-il le rappeler une fois encore ? Quels qu'étaient les impasses et les faiblesses de la dernière campagne présidentielle, Emmanuel Macron est évidemment légitime dès le 24 avril au soir et pour cinq ans comme président élu par les Français. Il tire son autorité de cette onction électorale. Ce constat impitoyable en appelle aussitôt un autre. Que peuvent valoir les rodomontades du Rassemblement national ou de La France insoumise au soir du second tour et de l'élection d'Emmanuel Macron ? Elles annonçaient un troisième tour lors des élections législatives des 12 et 19 juin, prétendant ne être le vainqueur...
Marine Le Pen a avalé tout cru celui qui avait eu pour ambition de l'écarter : Éric Zemmour, après l'avoir vertement critiquée et débauché quelques cadres du Rassemblement national, se trouve contraint, en compagnie de Marion Maréchal, de lui apporter son soutien. Dimanche soir, Marine Le Pen devait savourer l'instant, comme la joie de figurer une nouvelle fois après 2017 au second tour de la présidentielle. Pour sa troisième tentative de prise de l'Élysée, Marine Le Pen n'a jamais été aussi haut dans les urnes au premier tour en pourcentages et en ombre de voix. Elle n'a jamais eu autant de chances d'y arriver au second. L'entreprise de dédiabolisation du vote à l'extrême droite a été rondement menée par un lissage du discours plus que du projet ou du socle idéologique. Il ne faut pas gratter beaucoup pour retrouver les mêmes vieilles lunes anti-immigrés ou anti-islam...
Alors que la procédure s'arrêtera le 4 mars, seulement sept candidats ont dépassé la barre des 500 parrainages nécessaires pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle. Des candidats majeurs comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon ne sont pas encore qualifiés, contrairement à Nathalie Arthaud ou Jean Lassalle... Les maires se trouvent donc en première ligne, de plus en plus pris pour cible.
467.000 : c'est le nombre de personnes inscrites à la primaire populaire. Un chiffre record qui a dépassé les attentes de ses organisateurs. C'est aussi bien plus que n'en ont ont les primaires des Républicains, des socialistes et des écologistes réunis cette année...
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