Face à un manque de radiologues croissant, la société lyonnaise Imadis développe depuis 2009 un réseau de centres de téléradiologie en partenariat avec des hôpitaux français, dont seize en Bretagne. Un nouveau centre a officiellement ouvert en février à Brest.
Dans ce paisible bureau donnant sur le port de Brest, seuls les cliquetis de souris troublent le silence. Nous sommes loin du bourdonnement et de l'effervescence d'un couloir d'hôpital. Et pourtant, des radiologues sont à pied d'oeuvre.
Face au Dr William Bran, trois écrans d'ordinateur. "Trois consoles qui nous permettent de traiter les examens qui sont envoyés de tous les hôpitaux partenaires d'Imadis en France", précise le radiologue. Sur l'écran de gauche, une salle d'attente virtuelle avec 38 dossiers, où sont précisés les différents examens d'imagerie médicales, hanche, main, crâne ou abdomen, et l'hôpital où le patient est pris en charge, de Mâcon à Lorient. "Là, on a une dizaine de dossiers qui sont déjà traités par les radiologues connectés. On a quelques dossiers qui sont en attente, mais on voit que l'attente est relativement courte, celui qui attend depuis le plus longtemps attend depuis quatorze minutes. Les dossiers en rouge, ce sont généralement des AVC, ensuite les dossiers jaunes, ensuite les dossiers bleus et on s'en occupe dans cet ordre là", précise le médecin.
Le Dr Bran analyse les images, dicte son compte-rendu à l'aide d'un logiciel de reconnaissance vocale, puis l'envoie au praticien. "On est en moyenne autour de 18 minutes en tout." Tous les radiologues travaillant dans des centres Imadis ne le sont qu'à temps partiel et travaillent en plus dans des centres de radiologie ou des hôpitaux. Le Dr William Bran travaille par exemple à l'hôpital de Guingamp notamment. Mais l'environnement et l'organisation du travail est nettement différente dans ce centre de téléradiologie, constate-t-il. "Par exemple il y a dix radiologues qui travaillent et un seul va recevoir les appels, ce qui est très différent de la manière un peu traditionnelle qu'on a de travailler à l'hôpital, où chaque médecin a un téléphone, et quand on est en train de gérer les urgences, on a un téléphone qui sonne."
Imadis est en partenariat avec 125 hôpitaux à travers la France, dont 16 en Bretagne à Douarnenez, Lorient, Paimpol ou Guingamp.
Des hôpitaux parfois moins pourvus en radiologues, où les alternances de gardes sont de fait compliquées. "On travaille avec des hôpitaux où il y a des radiologues mais où malheureusement ils ne sont pas assez pour assurer des gardes 24h/24, 7 jours/7. C'est là qu'on intervient, nous on est surtout là pour les permanences de nuit et de week-end." Une salle de repos est d'ailleurs adjacente à la salle de téléradiologie avec quelques chambres, et une salle de bains pour les médecins travaillant en horaires décalés.
Pour l'instant ils sont 16 radiologues à travailler en alternance au centre de téléradiologie de Brest, mais l'équipe est amenée à s'étoffer dans les prochains mois, "on devrait être 20 d'ici l'été", avance le Dr Bran.
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