36. C'est le nombre de médecins généralistes qui exercent aujourd'hui à Bourges. D'ici 2024, ils ne devraient être plus que 25 avec les départs en retraite. La situation médicale du territoire est très tendue. Pour maintenir une offre de soin, la municipalité a fixé le cap : recruter 10 médecins durant le mandat, généralistes ou spécialistes, qui seraient salariés par la ville, au moins dans un premier temps.
Le premier médecin salarié s'est installé lundi dernier dans le tout nouveau centre de santé des Gibjoncs, inauguré pour l'occasion et qui remplace le centre de soins infirmiers. Il s'agit d'Elisabeth Ducroz, une pédiatre qui exerçait dans un cabinet en ville et qui vient de partir à la retraite. Mais elle a décidé de continuer à exercer : "je sais qu'il n'y a plus de pédiatre sur Bourges, j'étais très attachée aux mamans qui m'ont fait confiance et je ne voulais pas les laisser tomber !" répond le docteur Ducroz. Au centre de santé, elle consultera 3 jours par semaine (lundi, mardi et mercredi) dans un cadre qui lui convient bien :"D'abord on est pas tout seul, ça c'est un grand avantage. On partage les tâches, comme le ménage et le téléphone et il n'y a pas d'administratif."
L'ouverture du centre de santé des Gibjoncs n'est que la première étape du plan prévu par la municipalité. Un autre centre pourrait voir le jour à quelques pas, toujours au Gibjoncs et qui ferait office de vaisseau amiral pour ce "service municipal de la santé" voulu par la ville. Une nouvelle structure qui devrait s'inscrire dans le cadre du Nouveau Plan de Renouvellement Urbain (NPRU) et pourrait ouvrir ses portes à l'horizon 2022.
Au Prado, la maison pluridisciplinaire devrait être opérationnelle en septembre prochain : "L'idée, c'est de construire un centre de santé multisite" explique Magalie Bessard, 1ère adjointe au maire et déléguée à la santé. "Le pôle principal serait installé aux Gibjoncs et des cabinets seraient dans différents quartiers pour garantir une présence médicale dans toute la ville."
Cependant, pour que ces nouvelles structures soient fonctionnelles, il va falloir les remplir de professionnels et donc attirer les médecins. La mission s'annonce compliquée pour la mairie : "C'est très difficile... on sait que la concurrence territoriale est dure" répond Magalie Bessard qui ne se voile pas la face. "De toute façon on a pas le choix, il faut absolument y arriver ! En plus on est face à une évolution démographique avec le vieillissement de la population. On sait que les personnes de plus de 60 ans ont un recours aux soins plus important que les catégories d'âges inférieurs [...] il faut garantir à tous l'accès au soin."
A terme, la ville de Bourges aimerait créer un Groupement d’Intérêt Public (GIP) à l'image de ce qui a été réalisé à Vierzon.
Reportage
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