Nager 19km puis faire 900km de vélo et 211 de course à pied, vous pensiez que c'était impossible? Et pourtant, certains y arrivent! Ce sont les ultra triathlètes, qui se réunissent pour une semaine à partir de ce lundi 27 juin à Colmar, pour le Bretzel Ultra Tri. On écoute Laurent Quignette, l'organisateur de cette compétition étalée sur une semaine.
RCF Alsace: Alors vous organisez plusieurs courses cette semaine, dont le quintuple ultra continue. Qui est-ce qui participe à ce genre de course? J'imagine, il faut un entraînement énorme pour pouvoir faire ce genre de parcours?
Laurent Quignette: Oui, c'est la plus grosse course que l'on organise, mais ce n'est pas la plus grosse course qui existe en ultra triathlon. Ça va au-delà, mais le quintuple wiki mondial pour rappeler les distances et des multiples de la distance Ironman. Et pour un Quintus, ça fait 19km de natation, 900km de vélo et 211km à pied, soit cinq marathons. Alors les personnes qui participent, comme c'est une manche de Coupe du monde inutile, c'est la Fédération internationale d'ultra triathlon. Dans cette fédération là, des licenciés et en fait, évidemment, il y a des élites dont je fais partie. Mais là, je participe pas puisque j'organise l'événement. Donc il y a les élites, mais il y a également des personnes. C'est ouvert à d'autres athlètes qui sont aguerris à ce genre de distance ou un entraînement supérieur à 12h. Voilà, c'est à la fois ceux qui veulent être très performants, battre un record du monde sur le quinze type qu'on avait battu l'année dernière à Colmar et qui a été rebattu par la suite, deux mois après au Mexique. Peut-être qu'il sera rebaptisé cette année à Colmar.
RCF Alsace: On verra! D'après vous, qu'est--ce qui motive les coureurs, en fait, à tenter des défis aussi hors normes? J'ai envie de dire pour le commun des mortels?
Laurent Quignette: En fait, je pense que le plus simple, c'est de parler de ce que je connais le mieux, de ma propre expérience. Moi, je viens du tennis professionnel au tout départ avant d'avoir arrêté ce sport pour poursuivre mes études d'ingénieur. Après, je fais de l'athlétisme et après on fait beaucoup. On allonge les distances, on fait des marathons, on fait des challenges de marathons, des multiples marathons d'ailleurs, qu'on organise sur l'événement. Et puis il y a des fois, on va un peu plus. Puis quand on commence à goûter à la joie de passer une nuit à faire du sport accompagné, ça c'est top, on s'aperçoit qu'en fait le corps peut s'adapter. C'est un dépassement de soi. C'est aussi un plaisir de voir les choses autrement, de voir le monde autour de nous différemment. Aussi de voyager. Un ultra triathlon, certes, ce sont des boucles dans un même paysage vrai, mais à des moments de la journée différents et des états de fatigue différents. Et quand on s'entraîne, on fait des grands espaces. Ce qui pousse les gens, je pense, c'est aussi tout ce qui est derrière.
RCF Alsace: Donc si je comprends bien, c'est une histoire de toujours repousser les limites, notamment de son propre corps, c'est ça?
Laurent Quignette: Oui oui, à repousser les limites. Je vais mettre quand même un petit bémol: on peut faire de très courtes distances, repousser ses limites de vitesse et taper dans des fils musculaires qui sont parfois très dangereux, et faire travailler le cœur de manière anormale. On peut avoir des variations de vitesse. On pousse ses limites, mais différemment, mais ce n'est pas forcément plus traumatisant. J'ai vécu tout ça. Je courais librement 30 minutes. L'ultra long, c'est différent, mais ce n'est pas forcément pire. Et puis surtout, faut surtout pas penser, il faut être courageux. En fait, c'est une décision personnelle et quand on part, c'est toujours sur des distances. Certes on va se dépasser, mais il ne faut pas être fou. Celui qui est fou, qui ne calcule pas son coup, il va le faire qu'une fois. Les gens qui durent assurent, c'est bien calculé.
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