Avant le Ghana la semaine prochaine et le Kenya un peu plus tard, le Malawi a débuté le 23 avril la première campagne de vaccination à grande échelle contre le paludisme. Ce vaccin, développé par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline et l'ONG Path, a été testé durant 6 ans sur des enfants de moins de 5 ans pour des résultats encourageants. En 2015, 114 millions de personnes ont été infectées en Afrique subsaharienne pour 429 000 décès. L’objectif est de réduire le nombre de morts de 90% d’ici 2030. Christian Vadon s’entretient avec le Docteur Marie-Pierre Preziosi, chercheure en immunologie à l’Observatoire Mondial de la Santé.
"On parle d'un nouvel outil dans l'arsenal de la lutte contre le paludisme en Afrique, et ce nouvel outil offre beaucoup de promesses parce que c'est le premier vaccin qui a montré une protection partielle contre le paludisme chez les petits enfants."
"De fait les enfants sont les plus touchés par la maladie, et que un enfant meurt de paludisme toutes les deux minutes."
"Oui tout à fait, il a été testé lors d'essais cliniques de phase trois qui ont été conduits dans à peu près sept pays en Afrique subsaharienne chez environ 15 000 jeunes enfants, et qui a montré une efficacité contre les cas de malaria, qui a prévenu quatre sur dix cas de malaria sur une période de quatre ans, et il a aussi apporté une protection d'au moins 30% pour les cas de malaria sévère, et aussi diminué le nombre d'hospitalisations et de transfusions sanguines qui sont consécutives aux cas de malaria. "
"Oui ce test à grande échelle permettra surtout de voir s'il est faisable de l'introduire dans le programme de vaccination de routine, et si en complément des autres mesures de lutte contre le paludisme, c'est à dire les moustiquaires, les pulvérisations, le traitement préventif et la rapidité de diagnostic et de traitement, il apporte l'outil complémentaire qui permettrait de diminuer de manière spectaculaire la malaria dans les pays à forte transmission. "
"En fait c'est un programme de mise en oeuvre progressive, donc cette première partie c'est vraiment pour tester s'il est possible de le mettre en oeuvre dans trois pays donc le Ghana, le Malawi et le Kenya, et lorsque ces trois pays auront vacciné à peu près à eux trois 360 000 jeunes enfants, on aura des résultats assez probants, qui permettront de prendre des décisions de peut être élargir la portée de ce vaccin. "
"Eradiquer c'est un bien grand mot parce qu'il n'y a pas les outils et les conditions actuellement pour le faire, mais l'éliminer de manière spectaculaire, si l'engagement des bailleurs de fonds est à la hauteur de l'enjeu, on pourrait avoir des progrès manifestes dans les années qui viennent c'est certain. Mais il se trouve que les progrès que l'on a acquis au cours des dernières années actuellement stagnent un petit peu, et ce nouveau vaccin est un des espoirs, mais il pourrait aussi relancer l'intérêt des bailleurs de supporter toutes les actions de lutte contre le paludisme. "
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