Le mois de septembre a vu l’inflation atteindre des sommets historiquement élevés : 11,27 %, soit plus élevés qu’en 1975 durant le choc pétrolier. Vivons-nous une crise énergétique sans précédent ?
“Une crise beaucoup plus grave que celle du covid”, pour Thierry Evens, porte-parole de l’UCM (union des classes moyennes), qui rappelle que lors de la pandémie de covid, nous avions pu être protégés par les politiques. Avec la baisse du pouvoir d'achat des consommateurs et la hausse des coûts salariaux liés à la main-d'œuvre, les indépendants et les petites et moyennes entreprises sont plus que jamais menacées, dépourvues face à cette flambée des prix. Et pour cause : leurs revenus ne sont pas indexés, à l’inverse des salariés. C’est un cercle vicieux : si les revenus ne grimpent pas pour ces indépendants, ils doivent augmenter le coût de leurs produits pour des consommateurs qui font déjà face à l’inflation.
35% des indépendants affiliés à l’UCM travaillent aujourd’hui à perte.
Examinons par exemple le cas de Grégory Franchi. Celui-ci est glacier à Liège et a dû dernièrement faire face à une régularisation de 7350 euros rien que pour son fournisseur d’électricité !
“J’imaginais qu’on allait devoir régulariser à un certain moment mais le montant est exorbitant” .
Son chiffre d’affaires est en diminution et il n’est pas le seul dans ce cas. Comme tant d’autres acteurs du secteur de l’industrie alimentaire, les coûts de refroidissement des aliments (ou de chauffage) sont les principales causes de leur consommation. “Il y a les comptoirs de glaces, les pasteurisateurs devant être maintenus à 85°C, des chambres froides qui tournent 24h/24h et en plus un salon de dégustation chauffé !”. Des éléments que ne voient pas toujours le consommateur.
La situation est dramatique pour tout le monde et elle ne pourrait qu'empirer si rien n'est fait, “principalement au niveau de l'Union européenne”, nous rappelle Thierry Evens.
Que peut-on faire ? Ce que propose l’UCM, c’est un moratoire sur les factures énergétiques. C'est-à-dire un plan d’apurement à long terme pour les montants de régularisation. Travailler avec une trésorerie à sec et pour ne plus alimenter son chiffre d’affaires, c’est pour le moment la seule issue pour la plupart de ces commerçants ou indépendants.
Et du côté des consommateurs ? Notre invité au direct nous conseille dans cette émission quelques façons d'agir pour soutenir nos commerçants...
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