La Quéquetterie, qui vend des gaufres en forme de sexe, doit ouvrir une boutique à Angers le 1er décembre 2021, non loin de l'école et du lycée du Sacré-Coeur. Un père de famille a lancé une pétition pour s'y opposer, au nom de la protection des mineurs contre la pornographie.
A Angers, une pétition circule contre l’ouverture de La Quéquetterie. Cette enseigne vend des gaufres en forme de sexes masculin et féminin.
Créée en 2020 à Paris, La Quéquetterie a ouvert des boutiques à Montpellier et à Toulouse. Celle d’Angers doit ouvrir mercredi 1er décembre rue Baudrière.
Mais ce n’est pas du goût d’Etienne Cazaban, un jeune père de famille qui habite à 200 mètres du futur magasin. Sa pétition en ligne a recueilli 500 signatures en deux semaines.
« Ce n’est pas une pétition contre l’ouverture de cette boutique, mais pour l’application de la réglementation qui protège les mineurs de la pornographie », précise-t-il.
« Cette boutique est à moins de 100 mètres de l’école et du lycée du Sacré-Cœur, souligne-t-il. Nos enfants sont déjà très exposés à la pornographie, inutile d’en rajouter avec ce magasin libre d’accès, dont la vitrine donne sur la rue. »
Pour Etienne Cazaban, « il faut arrêter de jouer les pompiers pyromanes, en exposant encore plus nos enfants à la pornographie, et en venant se plaindre après qu’il y a des abus sexuels, qu’il y a un dérèglement de la sexualité des jeunes qui conduit à des drames après. »
Il demande à la mairie d’appliquer les mêmes règles à cette boutique qu’à un sex-shop : qu’elle n’ait pas le droit de s’installer à moins de 200 mètres d’un établissement scolaire, que sa vitrine soit opaque et que son enseigne en forme de pénis ne soit pas visible de l'extérieur.
« J’ai bien compris l’intérêt de certains de vouloir faire le buzz voire le scandale pour faire parler d’eux et susciter un succès commercial, mais de mon point de vue, ce qui est pornographique est assez encadré et défini », répond le maire d’Angers Christophe Béchu.
« Je ne pense pas qu’un gâteau, même avec une forme suggestive ou évocatrice, puisse être assimilé à quelque chose de pornographique, qui entrerait dans le cadre de la loi sur la protection des mineurs et serait soumis à la règle des 200 mètres », estime-t-il.
« La Ville n’a pas l’habitude de faire des procès quand elle pense qu’elle va les perdre, donc on ne fera pas de zèle, ni dans un sens ni dans l’autre, assure Christophe Béchu. On appliquera la loi. »
Le maire d’Angers doute par ailleurs que La Quéquetterie puisse réellement ouvrir le 1er décembre. Cinq jours avant, la mairie n’avait toujours pas reçu de demande d’autorisation d’ouverture de la part de l’enseigne, ni procédé à la visite de sécurité obligatoire avant d’ouvrir.
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