Marseille
Comment aborder cette question douloureuse de la fin de vie? Quel est le rôle des soins palliatifs? Comment accompagner, soulager, apaiser les personnes en souffrance?
Le 27 janvier prochain le diocèse de Marseille propose une soirée rencontre autour de ces questions à 20h au centre le Mistral et on en parle tout de suite dans cette émission avec notre invité, le docteur Hubert Tesson.
Le 9 décembre dernier a été lancée en France, la Convention citoyenne sur la fin de vie. Concrètement, 150 citoyens ont été tirés au sort pour débattre sur ces questions. Le 8 janvier, un vote informel s’est tenu en clôture de la troisième session des travaux. À la question : « Êtes-vous, à ce stade, en faveur d’une évolution du cadre légal ? », une très forte majorité s’est déclarée pour.
Les discussions autour de l’évolution du cadre légal portent sur le suicide assisté.
C’est un regard “inquiet” que porte le docteur Hubert Tesson sur toutes ces questions de la fin de vie.
Médecin à la clinique Sainte Elisabeth à Marseille, il est un fervent défenseur des soins palliatifs. Ils ont permis de prendre “conscience que l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie étaient des impasses et n’étaient pas respectueuses des malades, des familles et des soignants” explique-t-il avant de reconnaître qu’il a vu avec joie les soins palliatifs se développer et qu’il craint que “l’évolution de cette loi vienne saper cette organisation”. Son expérience de médecin lui fait redouter qu’on apporte surtout “une réponse technicienne qui ne répondra pas aux besoins réels et profonds des patients”.
Pour lui, la question de l’euthanasie conduit souvent à des réponses rapides sans toujours bien connaître la réalité de ce qui est vécu.
On parle souvent des soins palliatifs comme du parent pauvre de l’hôpital public pourtant pas toujours simple de comprendre en quoi ils consistent. “C’est tout ce qui reste à faire quand il n’y a plus rien à faire”, résume le docteur Tesson. Des soins qui sont réservés à la phase terminale c’est-à-dire aux derniers jours des malades. Contrairement aux soins curatifs, ils ne s'attaquent pas à la maladie mais plutôt aux conséquences difficiles, liées à la maladie.
Les soins palliatifs permettent de “prendre le malade au-delà d’un objet de soin, dans toute sa réalité de sujet avec des besoins très spécifiques, physiques, psychologiques, sociaux, familiaux et aussi des besoins spirituels; des soins qui ne refusent pas la réalité de notre mortalité,” précise Hubert Tesson.
Ils sont une vraie médecine, pas encore suffisamment développés car ils sont exigeants en temps et en attention.
Quant à la question de la souffrance, le docteur Tesson confie que les quelques demandes d’euthanasie, auxquelles il a eu à faire face, ont disparu à partir du moment où les patients étaient écoutés, réconfortés et pris en charge.
Un sujet, difficilement épuisable, que le diocèse de Marseille vous propose d’explorer le vendredi 27 janvier à 20h au centre le Mistral.
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