Depuis début 2020, l'hôpital de Bourges est équipé d'un laser Holep pour traiter l'adénome de la prostate. Une méthode peu répandue, mais qui donne de bons résultats pour soigner une maladie très courante chez les hommes âgés.
L'adénome de la prostate est une tumeur bénigne très fréquente. Il peut apparaître dès l'âge de 50 ans et touche 37 % des hommes de plus de 70 ans. Il concerne la partie centrale de la prostate qui grossit avec le temps, là où passe le canal d'urine qui peut se retrouver comprimé. Si cette maladie n'est pas forcément douloureuse, elle peut être très gênante au quotidien pour le patient : « Le jet d'urine s'affaiblit avec le temps », explique le docteur Alkhouja, urologue à l'hôpital de Bourges. Il détaille : « On peut être amené à uriner souvent ou ne plus arriver à patienter quand on a envie d'uriner. Dans les cas extrêmes, il peut arriver qu'il n'y ait plus du tout de jet, on est alors obligé de mettre une sonde urinaire, c'est ce qu'on appelle la rétention d'urine. »
Pour opérer l'adénome, le chirurgien a plusieurs options, notamment la méthode classique dite par "voie ouverte" avec incision. Depuis deux ans, le centre hospitalier Jacques Cœur peut également utiliser le laser Holep pour les opérations : « On va énucléer l'adénome avec l'énergie du laser », explique le docteur Parmon, également urologue à Bourges. « Puis on va repousser le tissu prostatique dans la vessie. Ensuite, on va le fragmenter par morcellation et enfin, on l'aspire ».
Ça reste moins invasif, avec une durée d'hospitalisation aux alentours de 48 h, contre 7 à 14 jours pour l'adénomectomie par voie ouverte.
Cette technique novatrice reste assez peu répandue. Dans la région Centre-Val de Loire, les hôpitaux de Tours et d'Orléans ne disposent pas de laser Holep. Pourtant, cette méthode a de bons résultats : « Ça reste moins invasif, avec une durée d'hospitalisation aux alentours de 48 h, contre 7 à 14 jours pour l'adénomectomie par voie ouverte », assure le Docteur Parmon. La technique permet donc une durée d'hospitalisation plus courte, mais également une meilleure convalescence pour le patient : « Le risque hémorragique est moins fort, sans transfusion. Les résultats sont pérennes et restent similaires voire supérieurs par rapport aux méthodes déjà connues. »
Si l'opération de l'adénome de la prostate avec un laser Holep reste encore assez peu fréquente, c'est qu'elle est loin d'être facile à réaliser pour le chirurgien qui la pratique : « Elle est difficilement acceptée par notre communauté urologique », déplore le docteur Parmon, qui pense que la formation est en cause car « la courbe d'apprentissage est réputée longue et difficile ». En effet, s'il est aidé par un écran, le médecin doit bien se représenter dans sa tête la prostate du patient en 3D durant l'opération : « On ne voit pas la globalité de la prostate sur l'écran, on doit la construire mentalement pour suivre le bon plan », confirme le docteur. Pour bien maîtriser cette technique, un urologue doit la réaliser « entre 20 et 40 fois. »
Autre avantage du laser : il ne détruit pas complètement l'adénome, ce qui permet ensuite d'analyser les tissus pour détecter la présence d'éventuels cancers. Cet équipement a coûté 140 000 euros à l'hôpital de Bourges.
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