On célèbre actuellement la semaine pour l’unité des chrétiens. Pour en parler, RCF reçoit le Frère Patrice Mahieu, spécialiste du dialogue entre catholiques et orthodoxes.
Nous avons tous le même Dieu, et pourtant il n’est pas toujours simple de nous comprendre. Pour tenter de mettre un peu plus d’unité, l’Eglise universelle célèbre, une semaine dans l’année, l’unité des chrétiens. Une semaine remplie d’initiatives destinées à mieux se connaître, mieux se parler, mieux se comprendre. Pour en parler, Simon Marty donnait la parole au Frère Patrice Mahieu, moine de la communauté de Solesmes, spécialiste de l’œcuménisme et du dialogue entre catholiques et orthodoxes, auteur de En quête d’unité (éd. Salvator).
"Le clergé français n’est pas réservé quant à l’orthodoxie, car les domaines d’adhésion de foi sont presque totaux. Il y a peut-être un petit manque de relation entre les catholiques et les orthodoxes, dans le clergé, dans les paroisses, en France. Mais alors que l’identitarisme refuse plutôt le rapprochement avec les protestants, dans le monde orthodoxe, ils mettent les catholiques et les protestants ensemble, et c’est l’Occident décadent" explique-t-il au micro de RCF.
Pour le frère Mahieu, il ne peut pas y avoir d’unité sans amitié. "L’amitié c’est toujours entre plusieurs personnes. Ce ne sont pas des plans abstraits. L’amitié nécessite que l’on vive les uns avec les autres, que l’on ait des relations, qu’on se parle, qu’on rentre dans le monde intérieur de l’autre avec ce qui est important pour lui, ses éléments de foi, de vie spirituelle qui le touchent. Il faut créer la confiance. Et dans la confiance, on peut aborder un certain nombre de questions importantes" ajoute-t-il.
Parmi les questions importantes qui divisent encore catholiques et orthodoxes, figure notamment la question de la place du pape. "Ils ont le sentiment qu’on veut leur imposer une primauté du pape dans les Eglises orthodoxes telle qu’elle se développe dans les Eglises catholiques. C’est un long problème dans la mesure où il y a eu une évolution de l’Eglise latine. La piste de solution, serait une re-réception ensemble du concile Vatican II" précise le frère Patrice Mahieu.
Pour ce dernier, la question de l’éducation est également importante. "L’ignorance entraîne la peur. Et autant sur le plan théologique que sur celui des relations humaines, c’est un pas très important. Cela dégonfle les zones de peur et nous permet d’aborder les sujets délicats sous un autre angle. Dans l’œcuménisme, il y a le dialogue de la charité qui précède le dialogue de la vérité" rappelle-t-il également.
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