La situation est certes inédite, et ne s’est jamais posée dans l’histoire universitaire française. A Strasbourg, le prêtre et professeur de théologie Michel Deneken est sur le point de remporter l’élection visant à choisir le futur président de l’université de la ville. Cette nomination fait débat au sein de la communauté universitaire.
Plusieurs syndicats se sont en effet élevés contre la candidature de Michel Deneken, y voyant, notamment pour le Snesup-FSU, une violation du principe républicain de la neutralité des services publics. Cela dit, dans les faits, rien n’interdisait à ce théologien de se porter candidat à la tête de l’université de Strasbourg.
L’Alsace demeure en effet toujours dans une situation particulière en ce qui concerne l’application de la loi de 19010 sur la séparation entre l’Eglise et l’Etat. Et l’université publique a ainsi pu conserver les facultés de théologie, protestante, et catholique, lors de son retour dans le système national de la France, en 1919. Comme tout autre professeur, Michel Deneken est donc dans son bon droit en participant à ce scrutin.
Juridiquement, le théologien a le droit avec lui. Mais ses détracteurs insistent sur l’aspect délicat de sa candidature dans le contexte actuel de tensions autour de la laïcité. Précisons que Michel Deneken est vice-président de l’université depuis huit ans, et président par intérim depuis septembre.
Certains enseignants soutiennent la candidature du prêtre, avouant même ne pas savoir qu’il était ordonné ! Quant aux étudiants, deux associations étudiantes sur les trois plus importantes de la faculté ont décidé de lui accorder leur voix. L’élection ne devrait donc pas occasionner de surprises !
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