La recherche française est-elle défaillante ? Avec l’Institut Pasteur qui abandonne son principal projet de vaccin et le retard annoncé de Sanofi, de nombreuses personnes questionnent l’efficacité des chercheurs en France. Entre manque de moyens, manque de chance, de nombreux facteurs entrent en compte.
“C’est une déception. Mais les arguments contre la poursuite du projet sont trop forts”. C’est avec ces mots que Stewart Cole, le directeur général de l’Institut Pasteur, a annoncé l’abandon de leur projet de vaccin contre le Covid-19. Les résultats, qui étaient analysés par Merck, montrent que les réponses immunitaires sont insuffisantes.
L’autre vaccin candidat, celui du français Sanofi, aura au moins six mois de retard.
C’est un véritable contraste avec d’autres fabricants comme Pfizer-BioNTech ou encore l’américain Moderna, qui ont déjà livré des millions de doses.
Et un visage illustre la différence, celui de Stéphane Bancel, le PDG de Moderna. Un Français, ancien directeur général délégué de Biomérieux. Dans une interview sur la chaîne LCI, il s’en est pris à la lenteur de l’Union européenne. Contrairement aux Etats-Unis, elle aurait tardé à participer à la mise en place de structures de productions.
L’Europe a pourtant franchi un grand pas en coordonnant l’acheminement de vaccins pour ses Etats membres.
Mais de façon générale, les pays européens restent frileux au moment d’investir dans des outils pour la recherche. C’est en tout cas ce que constate Antoine Flahault. Il est épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale à la faculté de médecine de l'université de Genève en Suisse.
Il semble encore un peu tôt pour tirer des leçons. Mais déjà, l’exécutif appelle à investir davantage dans la recherche.
Il faudra sûrement attendre encore un peu pour savoir ce qui n’a pas fonctionné et tirer des leçons de l’épidémie.
Chez Sanofi en tout cas, 1700 postes vont être supprimés en Europe. 364 emplois sont concernés dans la branche recherche et développement.
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