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Var : passionné de généalogie, il photographie des tombes pour sauvegarder la mémoire des ancêtres.

Un article rédigé par Valentin Tricon - RCF Méditerranée, le 31 octobre 2024 - Modifié le 31 octobre 2024
Les Dossiers de la RédacENRO Sauvons Nos Tombes Toussaint

On célèbre demain la Toussaint et samedi, à l'occasion de la fête des morts, peut-être irez-vous fleurir vos tombes. Ne soyez pas surpris si vous croisez quelqu'un qui les prend en photo. 

Philippe Voyaux est bénévole dans le Var pour Sauvons nos tombes. Un projet qui fête ses 10 ans, mené par Geneanet, site français de généalogie, qui consiste à prendre en photo puis indexer les tombes dans tout le pays.  126.000 caveaux, mausolées et sépultures recensés de cette façon.

Un hobby pour le moins étonnant.

Le projet Sauvons Nos Tombes fête ses 10 ans cette année.Le projet Sauvons Nos Tombes fête ses 10 ans cette année.

10 heures, devant le portail du cimetière de La Garde, un village proche de Toulon.

Voilà le rendez-vous étonnant donné par Philippe Voyaux. Il est bénévole depuis 4 ans pour Geneanet et son projet Sauvons Nos Tombes. Objectif : indexer les cimetières dans toute la France par des photos et nourrir une bande de données destinée aux généalogistes.

"La Toussaint, ça tombe bien ! Il y a beaucoup de monde aujourd'hui et c'est très fleuri", souri l'ancien militaire, désormais à la retraite. 5.000 tombes à son actif, Philippe est rompu à l'exercice. "J'ai une application qui s'appelle Sauvons Nos Tombes, c'est tout simple". Il pointe du doigt l'écran de son téléphone "Regardez, je suis géolocalisé. Cimetière de la Garde, c'est bien ça".

Quand on arrive à 200 ou 250 photos, c'est fatigant !

Le bal des photos peut commencer. 2 à 5 images par tombe, en moyenne. De loin, pour prendre l'ensemble du caveau, de la tombe ou de la sépulture. De près, pour les portraits ou les inscriptions. Une valse qui peut durer jusqu'à une heure, en fonction de l'humeur du bénévole.

 

Une tombe, une histoire et des aventures

 

D'un clic à l'autre, les tombes s'enchaînent. Philippe Voyaux rentre les photos sur son application. D'autres bénévoles s'occupent, à distance, d'indexer les clichés pour les généalogistes.

 

Le bénévole passe d'une tombe à l'autre grâce à un simple clic sur son application

 

De la croix en bois unique au mausolée de famille, en passant par la tombe de guerre, tout y est. "Dans les Vosges, j'ai trouvé des tombes qui datent de 1600 et qui appartiennent à ma famille, c'est très enrichissant", lance le bénévole. Aujourd'hui, il ne peut plus s'empêcher de visiter et d'immortaliser un cimetière qu'il croise, même en vacances. 

Quand je dis à ma famille "Tiens, je vais aller visiter le cimetière à côté, tu veux venir avec moi ?", on me répond "non, mais qu'est-ce que tu vas faire dans un cimetière ?". C'est une activité pas comme les autres.

Conscient que son activité peut interpeller, Philippe prend des précautions. "Le mieux quand on arrive, c'est de se présenter au gardien et expliquer notre démarche, ça évite les quiproquos", indique le retraité. "Parfois, ils peuvent avoir des informations dont nous avons besoin dans leur registre, notamment des noms et prénoms. Les inscriptions s'effacent avec le temps".

Si le cimetière de la garde et ses allées n'ont plus aucun secret pour lui, il indique de vouloir poursuivre sa démarche encore longtemps.

La communauté Sauvons Nos Tombes recense 1644 bénévoles qui, comme Philippe Voyaux, perpétue la mémoire de nos ancêtres. 

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